Le Président burundais est déterminé à maintenir sa candidature pour un troisième mandat à la tête du pays. Le verdict de la Cour constitutionnelle qui doit statuer sur la légalité de cette candidature est attendu. L’opposition soupçonne l’institution d’être à la solde du pouvoir.
Le Président burundais Pierre Nkurunziza est déterminé à maintenir sa candidature à l’élection présidentielle de juin prochain, pour un troisième mandat à la tête du Burundi. La Cour constitutionnelle a été saisie pour établir la légalité de cette entreprise.
Il « ne retirera jamais sa candidature »
Son verdict est attendu mais l’opposition soupçonne déjà l’institution d’être à la solde du pouvoir et de préparer une décision favorable à Pierre Nkurunziza. Les partisans du Président montent au créneau pour défendre leur chef. Il « ne retirera jamais sa candidature », a notamment déclaré un des ses conseillers, Willy Nyamitwe, ce mercredi, rapporte Anadolu Agency, avant de tempérer ses propos en indiquant qu’il respectera le verdict de la Cour constitutionnelle.
« Le Burundi n’est pas le Burkina Faso », a indiqué le Président du parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie), Pascal Nyabenda. Il a dénoncé un « coup d’Etat de la rue » que tente de monter « une fraction de la population à la solde de la société civile qu’elle paie comme des ouvriers ».
Cinquième jour de contestation
De son côté, l’opposition dénonce l’utilisation de la force pour mater la révolte. Un des organisateurs des manifestations contre le 3ème mandat de Nkurunziza et membre de l’Alliance des démocrates pour la démocratie (ADC), un parti d’opposition, Chauvineau Mugwengezo, a accusé le pouvoir d’utiliser des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), pour réprimer les manifestants.
Le Burundi entre dans le cinquième jour de contestation populaire. De nombreuses manifestations ont été organisées dans la capitale, Bujumbura, pour s’opposer à la candidature de l’actuel Président, depuis son investiture par le parti au pouvoir, samedi dernier.
Selon l’opposition, la candidature de Pierre Nkurunziza pour la Présidentielle de juin prochain viole la Constitution qui limite le nombre de mandats du chef de l’Etat à deux. Le Président sortant, qui a été officiellement investi candidat à la prochaine élection, samedi, par son parti le CNDD-FDD, estime qu’ayant été élu en 2005 par le Parlement, il n’en est qu’à son premier véritable mandat.