Le Président burundais Pierre Nkurunziza, dont le maintien au pouvoir est toujours contesté, a prêté serment, ce jeudi, sans la présence d’aucun chef d’Etat, dans un pays émaillé de violences.
Le Président burundais Pierre Nkurunziza a prêté serment pour un troisième mandat toujours aussi contesté. L’événement, annoncé à la dernière minute, et qui s’est tenu sans la présence d’aucun chef d’Etat, a eu lieu au Palais des Congrès de Bujumbura, la capitale burundaise. Les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne et des Etats-Unis étaient absents et représentés par des diplomates de second rang. D’après les médias locaux, l’Egypte, la Chine, l’Afrique du sud ou encore la Russie ont envoyé des représentants, soulignant que le Président angolais Dos Santos a par ailleurs été l’un des tous premiers chef d’Etat à féliciter Pierre Nkurunziza.
Selon un membre du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, cette cérémonie a été annoncée à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Les journalistes de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB) n’ont été prévenus que dans la matinée, a fait savoir l’un d’eux.
Le maintien au pouvoir du chef d’Etat burundais est très contesté dans son propre pays, mais aussi à l’international où les élections n’ont pas été jugées crédibles, notamment par Washington. Mais le pouvoir a toujours fait la sourde oreille, arguant à chaque fois qu’il n’y avait pas eu d’incidents majeurs. Depuis avril dernier, le Burundi est plongé dans une véritable tourmente. Une situation qui fait suite à l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, jugé anti-constitutionnel par l’opposition, la puissante église catholique mais aussi la société civile. De violentes manifestations ont éclaté dans le pays pour contester la candidature du chef d’Etat, faisant plusieurs dizaines de morts.
Ce dernier a poursuivi son ambition de se représenter, ce qui a failli lui coûter cher. En effet, il a même échappé à un coup d’Etat. Même s’il se maintient au fauteuil présidentiel, Pierre Nkurunziza va devoir diriger un pays émaillé de violences, où les assassinats se multiplient. De nombreux observateurs craignent d’ailleurs qu’une nouvelle guerre civile éclate dans le pays.