Le chef de l’Etat burundais Pierre Nkurunziza a prévenu que le Burundi s’opposera par la force aux troupes de l’Union Africaine si ces dernières sont déployées dans le pays.
Le Président burundais Pierre Nkurunziza ne compte pas se laisser faire. Il a promis, ce mercredi, qu’il s’opposera par la force aux troupes de l’Union Africaine (UA) si l’organisation met en œuvre son projet d’envoyer dans ce pays une mission de maintien de la paix pour éviter que la crise ne s’enlise au Burundi. « Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l’Union Africaine) viennent (…), elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre », a déclaré Pierre Nkurunziza, lors d’une conférence de presse à Gitega dans le centre du pays. Pierre Nkurunziza, s’est exprimé en kirundi, la langue nationale.
Il s’est dès le départ opposé au projet de l’Union Africaine de déployer 5 000 hommes au Burundi pour faire face à la crise politique actuelle que traverse le pays. Le gouvernement burundais avait déjà prévenu que si l’Union Africaine devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait considérée comme une « force d’invasion et d’occupation ».
« On ne peut pas envoyer de troupes dans un pays si le Conseil de sécurité des Nations Unies ne l’a pas accepté. (Or) la résolution des Nations Unies dit que la communauté internationale doit respecter l’indépendance du Burundi, et doit respecter les frontières du Burundi », a notamment justifié le Président burundais. Selon lui, l’envoi d’une mission de paix pouvait se justifier « quand il y a deux forces belligérantes qui s’accordent sur une force d’interposition », ajoutant que « ce n’est pas le cas ici, car nous faisons face à un problème de sécurité. Ce n’est pas une question politique, car celle-ci a été réglée par les élections » de juillet.
La situation va de mal en pis au Burundi où de nombreux experts craignent une nouvelle guerre civile alors que le pays a à peine fini de panser ses plaies. Depuis avril 2015, date à laquelle Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature à la Présidentielle, le Burundi est plongé dans une profonde crise politique. La société civile comme l’opposition se sont opposées à sa candidature la jugeant anti-constitutionnelle. Plusieurs manifestations ont éclaté dans le pays à son encontre mais en vain. Le dirigeant s’est maintenu au pouvoir de force mais doit faire face à une grogne qui ne s’estompe pas. Sans compter l’escalade de la violence et les assassinats se multiplient, sans compter les meurtres de responsables faisant à des exécutions extra-judiciaires.