Depuis le 11 décembre 2017, les Burundais en savent un peu plus sur l’organisation des élections de 2020. En effet, le gouvernement a pris ce jour une ordonnance fixant les montants des contributions financières des citoyens en vue de la tenue des scrutins. Entre collecte de fonds et impôt forcé, la limite est tenue.
Selon l’ordonnance du gouvernement du Burundi, les citoyens non-salariés, par exemple les agriculteurs ou tout autre Burundais exerçant un métier sans salaire mensuel, devront verser dès le mois de janvier 2017 une contribution de 2 mille Fbu par an et par ménage. Les étudiants et les élèves en âge de voter s’acquitteront d’un montant de mille Fbu par an.
Pour les fonctionnaires, leurs contributions sont déterminées en fonction de leurs salaires et seront prélevées à la source. Les entreprises, les sociétés, les confessions religieuses, les associations sans but lucratif, les commerçants, les Burundais de la diaspora et opérateurs économiques ont été également invités à verser des « contributions volontaires » selon leur propre volonté et le sens patriotique.
L’opposition dénonce cette mesure et parle d’un « impôt forcé » imposé à un peuple qui croupit dans la misère.
On rappelle que l’UE a officiellement suspendu mars 2016 son aide directe au régime de Pierre Nkurunziza, le président du Burundi. Cette décision a été prise en réponse aux violences qui ont secoué ce pays d’Afrique centrale. L’objectif était de pousser les autorités au dialogue avec l’opposition.
Ces violences ont éclaté lorsque le président Nkurunziza a annoncé sa candidature, en avril 2015 à un troisième mandat, en violation selon l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp de la Constitution et des accords d’Arusha, qui ont mis fin à la guerre civile (1993-2006).