Burundi : le bilan de la première année d’Evariste Ndayishimiye au pouvoir


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Evariste Ndayishimiye, Président du Burundi
Le Président du Burundi, Evariste Ndayishimiye

Le 18 juin 2020, Evariste Ndayishimiye accédait au pouvoir après la mort de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. Une année après, des progrès significatifs ont été enregistrés en matière de décrispation de la situation politique, le respect des droits de l’Homme et l’ouverture du Burundi sur le plan diplomatique au niveau régional et international.

Libération des détenus, multiplication des rencontres avec des diplomates… La première année d’Evariste Ndayishimiye est ponctuée par des progrès significatifs en matière d’ouverture diplomatique et description de la scène politique.

Libération des prisonniers

La première année d’Evariste Ndahishimiye a été marquée par la signature en décembre 2020, d’une grâce présidentielle accordée à 5 000 détenus sur l’ensemble du territoire national. Cette grâce concernait les prisonniers dont leurs peines ont été réduites et ceux dont leurs charges ont été abandonnés mais qui avaient déjà purgés le 3/4 de leurs peines

En avril dernier, au total 3 000 prisonniers, de différentes maisons d’arrêt du Burundi, ont retrouvé leur liberté. Ce geste est un signe important dans la quête de la décrispation politique dans ce pays qui a connu un cycle des violences sur fond de conflits intercommunautaires.

Lutte contre l’impunité

Lors de son investiture, en juin 2020, Evariste Ndayishimiye a promis de lutter contre l’impunité. Au cours de son discours, à l’occasion de la cérémonie de remise de peine et libération de détenus bénéficiaires de la grâce présidentielle, le successeur de Nkurunziza avait réaffirmé son engagement dans la lutte contre l’impunité. « Aucun crime ne passera impuni. Quiconque sera reconnu coupable d’un crime sera jugé conformément à la loi », a-t-il dit.

En mai dernier, après les attaques simultanées à Bujumbura, la capitale économique, plusieurs voix se sont levées pour condamner cette énième attaque. En réaction, M. Ndayishimiye avait déclaré : « notre victoire réside dans l’unité ». Deux jours plus tard, la police burundaise avait arrêté une dizaine de présumés auteurs de ces attaques.

Les encouragements de l’ONU et de l’UA

En décembre 2020, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait salué l’amélioration de la situation sécuritaire au Burundi. Dans une déclaration, les membres de ce conseil avaient encouragé le Président burundais dans sa démarche « pour lutter contre l’impunité », saluant à cette occasion, « des progrès réalisés concernant certains aspects de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes ». Après ces encouragements, en mai dernier, l’ONU a annoncé la fermeture du bureau de l’envoyé spécial de son Secrétaire général, notant au passage, « une amélioration de la situation en matière de sécurité au Burundi », peut-on lire dans sa déclaration.

Au courant du même mois, l’Union Africaine (UA) a retiré définitivement le Burundi de l’ordre du jour du Conseil, suite aux progrès significatifs accomplis en matière de décrispation de la situation politique amorcée par le gouvernement en place. A cette occasion, elle a « félicité le gouvernement, en particulier les dirigeants et le peuple burundais, pour l’organisation réussie des élections, le 20 mai 2020, et la formation subséquente d’un nouveau gouvernement, sous la conduite de S.E. Evariste Ndayishimiye, président de la République », a-t-elle déclaré, dans son communiqué.

Rapprochement avec l’Union Européenne

Depuis mars 2016, l’Union Européenne a suspendu les appuis financiers directs fournis à l’administration burundaise, y compris les appuis budgétaires. Cette sanction faisait suite, entre autres, aux cas des violations des droits de l’Homme lors du 3e mandat du feu Président Pierre Nkurunziza. L’accession d’Evariste Ndayishimiye au pouvoir a apporté un nouveau souffle dans la levée de ces sanctions. Ces trois derniers mois, le gouvernement burundais a multiplié les échanges avec les représentants de l’UE au Burundi, indiquant qu’ils s’inscrivent dans « la perspective de déboucher dans les meilleurs délais sur des résultats concrets dans le cadre de la normalisation de leurs relations d’amitié et de coopération ».

Challenger diplomatique

Des échanges entre Gitega et le Rwanda, la Tanzanie, le Congo, l’Ouganda, l’Ethiopie,… La première année d’Evariste Ndayishimiye au pouvoir est marquée aussi par l’ouverture diplomatique après l’isolement du Burundi au cours du dernier mandat de feu Pierre Nkurunziza. Ces efforts de Gitega ont contribué à sa reconnaissance auprès de ses paires de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), qui ont plaidé pour la levée des sanctions de l’Union Européenne.

« Les sanctions de l’UE contre le Burundi nuisent non seulement aux Burundais mais à la population de toute la région. J’appelle l’Union Européenne à lever les sanctions contre le Burundi et ouvrir une nouvelle page pour le mieux-être du peuple burundais », a déclaré Peter Mathuki, Secrétaire général de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC).

En somme, nombreux sont ces observateurs qui estiment que l’an un au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye est jonché par d’énormes efforts diplomatiques et sécuritaires pour redorer l’image du Burundi sur l’échiquier international.

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