Gervais Rufyikiri, l’un des Vice-présidents du Burundi, a fui le pays affirmant qu’il conteste la décision du Président Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat. Il a rejoint le camp des contestataires.
La situation ne s’arrange toujours pas au Burundi, plongé dans la crise. Comme en témoigne l’attitude de Gervais Rufyikiri, le second Vice-président du pays qui a décidé de fuir en guise de contestation contre un troisième mandat du chef d’Etat Pierre Nkurunziza. Il a rejoint le camp des contestataires. Il appelle le Président burundais à renoncer à se présenter au risque de plonger le pays dans le chaos, a-t-il affirmé sur France 24, ce mercredi 24 juin 2015.
Gervais Rufyikiri, qui affirme être menacé dans son pays, n’est pas le premier responable à quitter le pays et à s’exiler à l’étranger. C’est le cas aussi du président de la Cour constitutionnelle et un membre de la Commission électorale. De son côté, le gouvernement rétorque qu’aucun de ceux qui sont en fuite n’ont été menacés. Selon un rapport de l’ONU, 100 000 personnes ont fui le pays depuis le début de la crise politique. Lorsque le Président burundais a annoncé qu’il se présentait à la Présidentielle pour briguer un troisième mandat, de violentes manifestations ont éclaté au Burundi pour contester une telle mesure. La société civile? en tête du cortège de contestation? a dénoncé une violation de la Constitution burundaise. S’en suit alors une sanglante répression menée par les forces de l’ordre pour mater la protestation.
Selon les ONG burundaises de défense des droits de l’Homme, au moins 70 personnes ont péri pendant les manifestations et plus de 500 ont été blessées. Et d’après l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), environ un millier de personnes ont été interpellées pour avoir contesté un troisième mandat du chef de l’Etat.
L’élection présidentielle, initialement prévue au mois de juin ,a été reportée finalement au 15 juillet. Plusieurs Présidents africains comme le dirigeant kényan Uhuru Kenyatta avaient appelé au report de la Présidentielle le temps d’apaiser les tensions entre pouvoir et opposition.
A l’international, on ne cache pas sa préoccupation face au mirage burundais. Les Nations-Unis sont entrain de voir comment mettre en place un dialogue entre pouvoir et opposition. Une tâche qui sera loin d’être aisée car le dialogue de sourd entre les différentes parties fait toujours office de barrière.