La montée spectaculaire des eaux du lac Tanganyika laisse les Burundais dans le désarroi suite aux dégâts matériels qu’elle a occasionnés, ces deux derniers années, dans la partie Nord-est de la ville de Bujumbura.
La montée des eaux du lac Tanganyika ne passe pas inaperçue au Burundi. Déplacement des populations, inondation des maisons, délogement des hippopotames et crocodiles de leurs habitats naturels… sont entre autres les dégâts de la montée des eaux de ce lac. Comment ces catastrophes naturelles affectent-elles les Burundais ? AFRIK.COM a recueilli les impressions de quelques victimes.
Inquiétude et désespoir, tels sont les mots qui résument les impressions de certaines victimes de la montée des eaux du lac Tanganyika à Kajaga, dans la zone de Gatumba dans la façade nord-ouest de Bujumbura.
« Cela fait une dizaine d’années que je vis ici. Nous sommes habitués aux montées des eaux du lac Tanganyika, mais j’avoue que celle du mois d’avril est la pire. Nous sommes obligés d’abandonner nos maisons en attendant l’étiage », témoignage une victime dont sa maison a été inondée par ces eaux.
D’après les sources officielles, au cours de ces deux ans (2020-2021), les eaux du lac Tanganyika ont monté jusqu’à un mètre. Cette situation a conduit également à l’impraticabilité de nombreuses routes dans ce pays. « La situation est devenue de plus en plus inquiétante. La montée des eaux a rendu plusieurs routes de desserte agricole impraticable », se plaint un jeune vivant à Gitega, la capitale politique du Burundi.
Les dégâts de cette montée n’épargnent pas les animaux. Ces derniers assistent impuissants à la destruction de leurs habitats naturels. Parmi ces victimes, des sources sur place citent, entre autres, les crocodiles et les hippopotames qui sont en divagation depuis ces nouvelles crues. « Les fortes pluies et la montée des eaux du lac Tanganyika détruisent les habitats des animaux. Depuis quelques jours, des crocodiles et des hippopotames n’ont plus d’habitations », alerte un étudiant de l’Université Espoir d’Afrique. « Ces animaux représentent un danger pour nos vies », craint un autre jeune.
En janvier 2020, ces catastrophes naturelles ont conduit au déplacement de plus de 25 000 personnes. Au début de cette année, certains sont retournés chez eux, mais la nouvelle montée des eaux du lac les a contraint à repartir.
Dans la foulée, le blogueur Amini Cishugi nous a partagé sa vidéo montrant l’ampleur des dégâts causés par la montée des eaux du lac Tanganyika.