Le Burundi organise le 20 mai 2020 un triple scrutin : municipal, législatif et présidentiel. La pandémie du Covid-19 n’a pas empêché les autorités du pays de lancer la campagne électorale, ce jour.
Le Coronavirus n’empêchera pas les Burundais de se rendre aux urnes, le 20 mai pour élire leurs conseillers municipaux, leurs députés ainsi que le successeur de Pierre Nkurunziza à la tête du pays. En effet, prévue pour durer jusqu’au 17 mai, la campagne électorale débute ce jour. Ceci, dans un contexte où la pandémie du Covid-19 a touché 12 personnes parmi lesquelles 4 ont pu recouvrer leur santé et une est décédée. Avec ces chiffres, le Burundi passe pour l’un des pays les moins atteints par la maladie.
Et des observateurs reprochent au gouvernement burundais, notamment à travers le ministère de la Santé, de n’avoir pris aucune disposition particulière pour limiter la propagation du mal au cours de cette campagne. Il est à rappeler que les autorités burundaises, avec en tête le très religieux président de la République, Pierre Nkurunziza, sont sur la même longueur d’ondes que celles de la Tanzanie du Président John Magufuli, et considèrent que leurs pays respectifs bénéficient d’une protection divine contre le Coronavirus.
Human Rights Watch (HRW) a, pour sa part, dénoncé les répressions subies par l’opposition politique ainsi que les derniers médias et groupes indépendants à l’approche de ces élections. « Les violences et la répression sont le signe distinctif de la politique au Burundi depuis 2015, et tandis que les élections approchent et que la pandémie de Covid-19 se propage, les tensions montent », a laissé entendre Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique Centrale à Human Rights Watch. Toutes choses qui ne garantissent pas une campagne équitable et un scrutin transparent.
D’ailleurs, beaucoup d’observateurs sont convaincus que les résultats sont connus d’avance. « Il est admis, y compris par l’opposition, que le vainqueur est déjà connu et que ce sera le candidat du CNDD-FDD », a lâché Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique Centrale et Australe de l’Institut français des relations internationales (IFRI), avant de poursuivre : « l’opposition qui va concourir à cette élection joue essentiellement un rôle de faire-valoir démocratique au régime. Et pour elle, l’enjeu est d’arracher quelques places au Parlement, de façon à avoir encore une existence, plus théorique que réelle ».
Sept candidats s’affronteront pour la Présidentielle dont l’hyper favori reste le dauphin de Pierre Nkurunziza, le général Evariste Ndayishimié.