Alors que le gouvernement du Burundi a demandé officiellement l’extradition vers Bujumbura de l’opposant burundais en exil, Alexis Sinduhije, interpellé à Bruxelles, la Belgique écarte toute idée de renvoyer le politicien vers son pays. Et pourquoi donc ?
Le gouvernement du Burundi a demandé officiellement l’extradition vers Bujumbura de l’opposant burundais en exil, Alexis Sinduhije, interpellé à Bruxelles, mais la Belgique ne l’entend pas de cette oreille. C’est ce qu’a fait savoir le porte-parole du parquet belge, Gilles Blondeau.
Farouche opposant au Président burundais Pierre Nkurunziza, Alexis Sinduhije, président du parti Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), a été interpellé jeudi matin à l’aéroport de Bruxelles où il était en transit vers l’Italie. Selon son avocat qui s’est confié à l’AFP, le leader du MSD était en provenance de N’Djamena. Le gouvernement burundais tient Alexis Sinduhije pour responsable de violences qui ont opposé en mars dernier, à Bujumbura, la police à des centaines de ses militants, parmi lesquels près de 70 avaient été arrêtés.
Précisant que l’opposant « est poursuivi pour des atteintes graves au code pénal, dont l’organisation d’un mouvement insurrectionnel », Daniel Kabuto, porte-parole du ministère burundais des Relations extérieures, après avoir remercié « la Belgique d’avoir déjà procédé à l’arrestation d’Alexis Sinduhije hier (jeudi) », indique que « le gouvernement (burundais) demande maintenant son extradition pour qu’il réponde de ses actes ».
Avis que ne partage pas Bruxelles. En effet, par la voix du porte-parole du parquet belge, Gilles Blondeau, cité vendredi par l’agence Belga, la Belgique écarte l’idée de l’extradition après avoir remercié « la Belgique d’avoir déjà procédé à l’arrestation d’Alexis Sinduhije, pour la bonne et simple raison qu’il n’y a pas d’accord d’extradition avec le Burundi.