L’Union Africaine a annoncé, ce vendredi soir, l’envoi d’une mission de 5 000 soldats au Burundi pour stopper les violences. L’Union Africaine donne quatre jours à Bujumbura pour en accepter le principe.
Pierre Nkurunziza n’a pas le choix, l’Union Africaine a annoncé l’envoi d’une mission de 5 000 soldats au Burundi pour stopper les violences. En cas de refus de Bujumbura, l’UA a déclaré qu’elle allait prendre des « mesures supplémentaires » pour assurer le déploiement de ses troupes.
Selon un communiqué publié tard vendredi 18 décembre, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine, qui s’est réuni vendredi à Addis Abeba, a décidé d’autoriser le déploiement d’une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (MAPROBU), pour une période initiale de six mois, renouvelable ». Le communiqué précise que l’Union Africaine donne quatre jours à Bujumbura pour en accepter le principe.
La décision du CPS a été motivée par l’urgence de protection des civils, notamment après l’attaque le 11 décembre de trois camps militaires à Bujumbura et en province, ayant entraîné des affrontements qui ont fait 87 morts. Mais des ONG et l’ONU évoquent un bilan bien plus élevé, dénonçant des exécutions extra-judiciaires.
Le gouvernement du Burundi qui doit confirmer, dans les 96 heures suivant l’adoption de ce communiqué, qu’il accepte le déploiement de la MAPROBU, ne partage ps cet avis. En effet, Karerwa Ndenzako, porte-parole adjoint du Président Pierre Nkurunziza « estime que le CPS de l’UA devrait plutôt envoyer une mission (…) au Rwanda, les menaces contre la paix et la sécurité au Burundi venant de là ».
Le Burundi traverse une grave crise politique depuis la candidature fin avril de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Cette décision politique avait été jugée contraire à la Constitution d’après ses adversaires, et à l’encontre de l’Accord d’Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006).