Alain-Guillaume Bunyoni, ancien cacique du régime de Bujumbura a été fixé sur son sort, ce vendredi. Comme requis par le ministère public, l’ancien Premier ministre a été condamné à la prison à vie.
Il y a un mois, jeudi 9 novembre 2023, la Cour suprême burundaise siégeait à la prison centrale de Gitega, capitale du Burundi, dans le cadre du procès du général Alain-Guillaume Bunyoni. Le substitut Jean-Bosco Bucumi avait alors requis la prison à perpétuité contre l’ancien Premier ministre. Le verdict devait être prononcé dans 30 jours. Et c’est ce qui fut fait ce vendredi, 8 décembre 2023. Le président de la Cour suprême, Emmanuel Gateretse, s’est chargé personnellement de rendre le verdict : la prison a vie. De même, la Cour a demandé la confiscation des biens du général. Il s’agit de 4 maisons, d’une parcelle de terrain et de 14 véhicules sur un total 153 maisons et parcelles de terrain et 43 véhicules répertoriés comme lui appartenant.
Au total, six chefs d’accusation sont retenus contre l’homme : « atteinte à la sûreté intérieure de l’État et au bon fonctionnement de l’économie nationale », « prise illégale d’intérêts », « détention illégale d’armes », « outrage envers le chef de l’État », « commission des fétiches contre la vie du chef de l’État » et « déstabilisation du taux de change » du franc burundais.
Cinq co-accusés condamnés, le sixième relaxé
Aux côtés de Alain-Guillaume Bunyoni, il y avait six autres accusés parmi lesquels le colonel de police Désiré Uwamahoro et un haut responsable du Service national du renseignement (SNR) Destino-Samuel Bapfumukeko. Alors que le ministère avait requis 30 ans contre eux, cinq d’entre eux ont finalement écopé d’une peine allant de 3 à 15 ans. Le sixième, un chauffeur, a bénéficié d’un acquittement.
Alain-Guillaume Bunyoni n’était pas une personne ordinaire du régime du CNDD-FDD. Il était tout-puissant, depuis le temps de Pierre Nkurunziza dont il a été ministre de la Sécurité publique, entre 2007 et 2011, puis de 2015 à 2020. À ce poste, il avait joué un rôle de premier plan dans la sanglante répression des manifestations anti-troisième mandat organisées dans le pays, en 2015. Sa puissance s’est confirmée avec sa nomination au poste de Premier ministre par Évariste Ndayishimiye. Alain-Guillaume Bunyoni passait, depuis longtemps, pour le chef de file de l’aile dure des généraux proches du régime. Sa chute a, toutefois, été vertigineuse.