Human Right Watch (HWR) demande aux autorités burundaises de libérer huit anciens réfugiés arrêtés en août 2020, en Tanzanie, et transférés de force au Burundi.
Dans un communiqué publié sur son site, cette organisation de défense des droits de l’Homme dénonce ce qu’elle qualifie de non-respect des procédures du transfert de ces anciens réfugiés et demande à Gitega de « libérer et abandonner les accusations infondées contre huit anciens réfugiés burundais reconduits de force de Tanzanie en août 2020 ».
En août 2020, les autorités tanzaniennes ont arrêté Anaclet Nkunzimana, Félix Cimpaye, Radjabu Ndizeye, Revocatus Ndahishimiye, Saidi Rwaso, Emmanuel Nizigama, Didier Bizimana et Ezéchiel Stephane Niyoyandemye, huit anciens réfugiés. Après quelques semaines passées dans un centre de détention, ils ont été transférés de force au Burundi.
« Le 26 février 2021, le tribunal de grande instance de Mucha à Bujumbura s’est prononcé contre la libération provisoire de ces personnes, malgré le fait que l’accusation n’ait pas fourni de preuves justifiant de leur maintien en détention et que leur droit à une procédure régulière ait été violé à plusieurs reprises, dénonce Human Right Watch.
Depuis 2020, les réfugiés burundais installés en Tanzanie sont victimes de violation des droits humains, dont des intimidations, des expulsions, des disparitions forcées et persécution. Pour Lewis Mudge, Directeur pour l’Afrique centrale à HRW, « l’Etat burundais retourne le couteau dans la plaie en poursuivant un groupe de réfugiés rapatriés de force qui ont déjà été victimes de crimes odieux en Tanzanie ».
En décembre 2020, la coalition des défenseurs de droits de réfugiés burundais vivant dans des camps (CBDH/ VICAR) et la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples avaient dénoncé la pression qu’exerce le gouvernement tanzanien sur les réfugiés burundais, vivant sur son sol.
« Au cours des mois précédents, de nombreux rapports faisant état de manœuvres d’intimidation à l’endroit des réfugiés burundais afin de les pousser à quitter le pays nous sont parvenus. D’autres rapports font état de menaces d’expulsions par le gouvernement tanzanien, la fermeture et la destruction des marchés dans les camps, ainsi que l’accès aux différents services et la liberté de circuler. Il y aurait également des cas de disparations forcées, dans certains camps de réfugiés burundais », avait dénoncé, dans un communiqué, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.