Deux grenades ont explosé ce vendredi Bujumbura alors que les manifestations contre la candidature à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza se poursuivent dans la capitale burundaise. Récit de la correspondante d’Afrik.com sur place.
À Bujumbura,
« Nyombare n’a pas fui, il est parti chercher de l’aide ! » entonnaient ce matin les manifestants tandis que leur mobilisation a repris de plus belle ce matin dans les quartiers de Bujumbura.
À Mutakura, la police est intervenue à coups de gaz lacrymogène et de tirs à balles réelles pour disperser les quelques 150 manifestants qui avaient barricadé la Route nationale 9. Un bulldozer a ensuite emporté avec lui troncs d’arbres et amas de débris qui barraient la route.
Deux blessés
À deux jours du sommet de la communauté est-africaine, dernière chance de résoudre diplomatiquement la crise avant les élections contestées du 5 juin, les manifestants tentent le tout pour le tout. Beaucoup souhaitent rejoindre le centre-ville pour donner un signe fort à la communauté internationale.
À 12h30, une grenade est lancée sur un véhicule garé devant le siège de la banque kényane KCB en plein centre de Bujumbura. La KCB est la banque de tous les candidats à l’exil car elle a de nombreuses succursales dans la sous-région. Un passant et un enfant des rues sont légèrement blessés.
Puis une autre grenade explose vers 16h, dans un bus vide garé près du marché central, deux badauds sont blessés. Toujours pas de revendications mais plus question d’atteindre le centre-ville pour manifester. Pour beaucoup, le président Nkurunziza a réussi son coup, encore une fois. La nuit tombe sous un climat de tension extrême : que peut-il encore se passer ?