C’est depuis janvier dernier que Terence Mpozezi , Egide Harerimana, Agnès Ndirubusa, et Christine Kamikazi , quatre journalistes d’Iwacu, ont été condamnés par la justice burundaise à une peine de deux ans et demi de prison assortie d’une amende d’un million de francs burundais chacun, après avoir été accusés de « tentative impossible d’atteinte à la sureté intérieur de l’Etat ».
En prélude à leur procès en appel ce 6 mai, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporter Sans Frontières (RSF) ont plaidé pour leur libération immédiate et sans condition. Ces structures justifient leur demande par le souci de préserver la santé de ces quatre journalistes pendant cette période de pandémie et de faire respecter la liberté de la presse dans ce pays de l’Afrique de l’Est.
« Les journalistes d’Iwacu n’auraient jamais dû être arrêtés, encore moins condamnés à des années de prison. Chaque instant supplémentaire passé en détention présente un risque inacceptable pour leur santé. Il est impossible d’effacer les souffrances déjà subies par les quatre journalistes. Mais les autorités peuvent cesser d’aggraver l’injustice en ne contestant pas leur appel et en les libérant immédiatement et sans condition », a déclaré Muthoki Mumo, représentant du CPJ pour l’Afrique subsaharienne.
De son coté, Reporter Sans Frontières (RSF) appelle les autorités burundaises à procéder à la libération immédiate et à l’abandon total des charges qui pèsent contre ces quatre journalistes arrêtés « arbitrairement ».
« Si la justice se base sur les faits et dit le droit, la libération et l’acquittement de ces quatre journalistes est la seule issue possible de ce procès en appel. Ils n’ont fait que leur métier en allant couvrir un sujet (…). Nous exhortons les autorités à les libérer et à abandonner les charges qui pèsent contre eux. Ces journalistes, comme l’ensemble de la presse du Burundi, devraient pouvoir aborder tous les sujets, y compris les plus sensibles, sans crainte de représailles à l’approche de l’élection présidentielle du 20 mai », a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Pour rappel, le récent classement publié par RSF a positionné le Burundi à la 160e place en matière de liberté de la presse au monde. Cette place se justifie par les cas requérant d’arrestations arbitraires des journalistes et autres formes de restriction à la liberté de la presse.