A quatre jours de la tenue des élections couplées (communales et législatives), prévues le 29 juin prochain, le Secrétaire général de l’ONU, a appelé, ce vendredi 26 juin, au report du scrutin. Le pouvoir balaie d’un revers de la main cette option de report et maintient la date des élections.
Alors que la campagne électorale est lancée, les élections communales et législatives burundaises fixées au 29 juin ne cessent d’inquiéter la communauté internationale à cause de l’insécurité grandissante et de la détérioration du climat politique de plus en plus délétère dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Dans un communiqué de presse rendu public, le Secrétaire général des Nations Unies (ONU), Ban Ki-moon, a appelé, à travers la Mission d’observation électorales des Nations Unies au Burundi (MENUB), basée à Bujumbura, à reporter la tenue du scrutin.
Cet appel du Secrétaire général de l’ONU est précédé par la proposition du nouveau représentant spécial de l’ONU, Abdoulaye Bathily, qui a demandé aux acteurs politiques burundais de reporter les scrutins communaux, parlementaires et présidentiels, pour le 31 juillet 2015.
Le Président sortant, Pierre Nkrunziza, candidat du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) à la Présidentielle du 15 juillet 2015, a commencé sa campagne par la commune Busoni, dans la province de Kirundo (Nord du Burundi), faisant fi des recommandations et autres injonctions de la communauté internationale.
L’opposition burundaise s’est montrée favorable à la proposition du facilitateur de l’ONU et pose, entre autres, les conditions suivantes :
- le désarmement des milices affiliés aux formations politiques,
- le rétablissement des médias détruits lors du coup d’Etat avorté du 13 mai dernier,
- le retour des réfugiés éparpillés dans les pays voisins, notamment en République démocratique du Congo, en Tanzanie et au Rwanda.
En réplique à l’appel de Ban Ki-moon, l’ambassadeur du Burundi aux Nations Unies, a déclaré que les élections auront bel et bien lieu tel que prévu. Il soutient que le gouvernement ne souhaite pas plonger le pays dans un vide institutionnel, ce qui justifie leur option pour la tenue de ces élections.
Face à cette situation chaotique, le deuxième Vice-président du pays, Gervais Rufyikiri, hostile à un 3ème mandat du Président Pierre Nkrunziza, s’est exilé en Belgique. Il dit craindre pour sa vie.