La Commission d’enquête de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a peint un tableau sombre sur le plan du respect des droits de l’Homme au Burundi, deux mois après l’investiture du Président Evariste Ndahishimiye et son gouvernement.
Le nouveau gouvernement est loin de relever les défis du respect des droits de l’Homme au Burundi. A la base, la Commission d’enquête de l’Organisation des Nations Unies (ONU) note un manque de volonté du régime Ndahismiye à œuvrer pour la promotion des droits de l’Homme. Dans une vidéoconférence, animée ce 17 septembre, depuis Genève en Suisse, cette Commission alerte la Communauté internationale sur les graves violations des droits de l’Homme dans cet Etat.
Pour Doudou Diène, président de cette Commission, l’avènement d’Evariste Ndahishimiye n’a pas apporté ce changement attendu par plus d’un burundais « La Commission n’a pas relevé de signes d’amélioration tangibles de la situation des droits de l’Homme malgré les déclarations à cet effet du nouveau chef burundais », a-t-il déclaré.
Créée en 2016 en vue de mener les enquêtes sur violations des droits de l’Homme, en avril 2015 dans cet Etat d’Afrique de l’Est, Doudou Diène, Françoise Hampson, et Lucy Asuagbor, trois experts de cette Commission précisent : « aucun indice n’indique que le niveau des violations des droits de l’Homme a diminué sous le nouveau gouvernement. Et puis, certaines personnes soumises à des sanctions internationales pour leur responsabilité présumée dans des violations en 2015 ont plutôt été nommées à des postes de responsabilité dans l’administration de Ndayishimiye »
Appel à l’implication de la Communauté internationale !
A en croire les trois experts, les premières heures du régime Ndahismiye sont marquées par la mise à l’écart des civils, l’impunité, la promotion des personnalités soupçonnées d’avoir participé à des actes des violations des droits de l’Homme. Des faits qui nécessitent l’implication de la Communauté internationale. « A la communauté internationale, conformément à son devoir de vigilance, nous souhaitons que la reprise de la coopération internationale avec le Burundi et la levée des sanctions soient liées à des progrès tangibles en matière de droits de l’Homme et de lutte contre l’impunité ».
Face à la position des autorités burundaises qui mettent en doute la crédibilité de cette Commission, les trois experts indiquent que « notre mandat n’est pas accusatoire mais nos rapports sont aux dispositions de qui de droit. Nous ne faisons que documenter les violations des droits de l’Homme, les auteurs, les cibles et victimes ainsi que les lieux de la commission de ces faits. Et c’est à la CPI d’utiliser ces détails pour voir si les faits constituent des crimes de droit internationale et établir des responsabilités ».