Un colonel de l’armée burundaise a été tué dans une fusillade, causant le septième décès dans ce pays d’Afrique de l’Est, depuis dimanche. Les pressions de la communauté internationale s’accentuent pour aboutir à une reprise des négociations.
Le commandant du 311ème bataillon de l’armée burundaise a succombé à ses blessures, mercredi, après une fusillade. Elle a éclaté mardi entre des soldats qui assuraient la protection de la Radiotélévision nationale du Burundi (RTNB) à Bujumbura et des hommes armés non identifiés, selon le porte-parole de l’armée du Burundi, Gaspard Baratuza, rapporte Anadolu Agency. La communauté internationale accentue la pression pour une reprise des négociations entre pouvoir et opposition.
Le septième mort depuis dimanche
Il s’agit du septième mort des suites d’une attaque d’assaillants encore inconnus, depuis l’assassinat dimanche du général Adolphe Nshimirimana, ancien chef de la sécurité intérieure et proche du Président Pierre Nkurunziza. Ce mardi, Côme Harerimana, le président du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de la défense de la démocratie (Cndd-Fdd, le parti au pouvoir), dans la commune de Kanyosha, située en périphérie de Bujumbura, a été assassiné par balle, tandis que cinq autres personnes dont trois policiers avaient été retrouvées mort.
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Le défenseur des droits de l’Homme Pierre-Claver Mbonimpa, président de l’Association burundaise pour la Protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH ), a été autorisé, mercredi, à quitter le territoire pour recevoir des soins médicaux à l’étranger. Il avait été victime d’une tentative d’assassinat, lundi soir, et avait reçu une balle dans la mâchoire.
Des dizaines d’arrestations
Depuis, les arrestations se multiplient dans plusieurs quartiers de la capitale. La police a investi les zones où la contestation a été la plus virulente comme Ngagara, Nyakabiga et Jabe. « Depuis dimanche près d’une dizaine de personnes ont été arrêtées par la police dans des circonstances obscures », a indiqué le président de la Ligue burundaise des droits de l’Homme, ITEKA (Dignité en Kirundi), Anschaire Nikoyagize. « La priorité pour l’instant c’est vraiment la reprise du dialogue et l’arrêt de la violence », a récemment appelé l’Union européenne. Les chancelleries occidentales et les organisation internationales auraient contacté l’Ouganda en charge de la médiation par la Communauté d’Afrique de l’est (EAC).
Le chef de l’Etat Yoweri Museveni aurait assuré, dans une conversation, avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et la présidente de la commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, qu’il allait envoyer sur place son ministre de la Défense, Crispus Kiyonga. « Nous sommes prêts à l’accueillir à tout moment. Mais les circonstances politiques ne sont plus les mêmes qu’avant la Présidentielle », a prévenu le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe.