Un grand nombre de voies de la ville de Ouagadougou connaissent une dégradation importante, pendant la saison pluvieuse. Mais sur le Boulevard Tansoaba, ancienne avenue de la Jeunesse, le problème est à son comble tant les nids de poule et autres crevasses sont légions. Le paysage qui se laisse voir par les usagers de cette route, surtout à l’intersection entre le SIAO et la mairie de Bogodogo, est tout simplement déplorable.
De notre correspondant à Ougadougou,
Emprunter l’avenue qui relie le siège du SIAO à la Pédiatrie Charles de Gaule est un vrai périple pour les usagers de la route ces derniers temps. Entre « nids de poule » et rétrécissement du goudron, les chauffeurs de véhicules et de motocyclettes se livrent à une gymnastique périlleuse. Pour quelques uns d’entre eux, contraints d’emprunter cette artère au quotidien, il y a longtemps que la voie a perdu son lustre.
Si certains indexent l’ancienneté du goudron et l’avènement de la saison pluvieuse comme principaux facteurs de cette dégradation, d’autres par contre accusent l’importance du trafic notamment le passage des gros porteurs.
Selon Benjamin Sawadogo, taximan et usager de la voie, il s’agit de la voie par excellence des remorques et citernes venant pratiquement de tous les pays voisins. « Avec leur charge énorme, ils contribuent à l’agrandissement des trous », a-t-il dit.
Des nombreux accidents à déplorer
En l’espace de notre présence sur les lieux, nous avons constaté quelques accrochages entre véhicules, tant la manœuvre de déviation est difficile pour les usagers. Ces accidents sont nombreux par ici et ils ne sont toujours pas causés par ceux qui maîtrisent moins le volant, selon Madi Zougrana, conducteur de tricycle.
« Même si tu sais conduire, tout peut arriver. Quelqu’un peut vouloir éviter le trou et te rentrer dedans. Tu peux aussi tomber par mégarde dans un trou et endommager ton véhicule. En tout cas, les accidents sont fréquents à ce niveau de la route », a indiqué Ousmane Ouédraogo, président de l’Association Fondation One Village qui travaille bénévolement dans la sécurité routière et la restauration des routes dégradées.
Pour les usagers de l’avenue Tansoaba, il faut que le gouvernement s’approprie le problème afin d’alléger leurs peines. A en croire Florent Kiema, la restauration seule ne suffirait pas à venir à bout du problème. « A chaque fois, on vient verser du sable dans les trous mais cela ne résoud pas le problème. Le Maquis même a déjà déversé plus de cinq voyages de terre pour combler les trous mais ça n’a rien fait », a-t-il expliqué avant d’ajouter que « quand ils vont refaire le goudron également, il faut qu’ils prévoient aussi des caniveaux pour l’évacuation des eaux, sinon c’est peine perdue ».
Ousmane Ouédrago et les membres de son association disent travailler bénévolement sans un appui extérieur. Un geste qui est très apprécié par les passants qui n’hésitent souvent pas à mettre la main à la poche pour les encourager.