Au Burkina Faso, les forces armées convergent vers Ouagadougou dans le but de désarmer le Régiment de la sécurité présidentielle (RSP).
De notre correspondant à Ouagadougou
Les évènements s’accélèrent au Burkina Faso. Dans un communiqué, les chefs de corps des Forces armées nationales ont demandé aux membres du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) de « déposer les armes et de rejoindre le camp Sangoulé Lamizana. Eux et leurs familles seront sécurisés ». « Toutes les Forces armées nationales, dans leur ensemble, sont en train de converger vers Ouagadougou dans le but de désarmer le RSP sans effusion de sang. Nous leur demandons de déposer immédiatement les armes et de rejoindre le camp Sangoulé Lamizana. Eux et leurs familles seront sécurisés », précise le communiqué.
Trois colonnes de l’armée burkinabè, loyales au régime de transition renversé par un putsch, se dirigent actuellement vers la capitale Ouagadougou, selon une source au sein de l’état-major. Ces trois colonnes, provenant de l’ouest du pays (Dédougou et Bobo Dioulasso), de l’est (Kaya et Fada N’Gourma) et du nord (Ouahigouya), font route vers la capitale, a affirmé cette source. Des blindés (au moins une quinzaine) ont quitté la garnison de Fada N’gourma à 12h pour Ouagadougou sous une forte caution de la population, précise la source militaire.
Jusqu’à présent, l’armée ne s’était pas encore concrètement positionnée face à la situation de crise dans le pays. De nombreux Burkinabè s’interrogeaient d’ailleurs sur l’action qu’elle comptait mener vis-à-vis des putschistes. Il semblerait que la population ait désormais les réponses à sa question. Finalement, l’armée a choisi de répondre aux aspirations du peuple.
Un peu plus tôt dans la journée, la population burkinabè a signifié son mécontentement contre le projet d’accord politique de sortie de crise, qui prévoit l’amnistie des putschistes, et permet aux pro-Compaoré de se présenter à la Présidentielle.