Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) au Burkina Faso vient de publier, ce jeudi 12 septembre, son rapport de l’année 2012. Et le trio gagnant est… la douane, la police municipale et la justice.
Le très attendu rapport du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) du Burkina Faso a été rendu public ce jeudi 12 septembre à Ouagadougou, la capitale burkinabé. Entre la justice, la police municipale et la douane, la palme de l’organe la plus corrompue du pays revient à cette dernière. Le classement n’a pas évolué, puisque en 2011, la douane occupait déjà cette place.
Les entités administratives en tête de la corruption
Après ce trio formé par la douane, la police municipale et la justice, vient ensuite les entités administratives, qui restent parmi les plus détournées du système démocratique. Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF), celui des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) et le ministère de la Justice et de la promotion des droits humains (MJPDH), forment ce groupe incurable. Ce classement dévoile le malaise existant et surtout permanent au sein de l’Etat burkinabé, qui n’a guère évolué depuis 2011.
Sur les 2 000 personnes sondées, les 87% trouvent que la corruption fait partie du quotidien du pays. Il en résulte que les pratiques d’immortalité continuent à polluer le Burkina Faso. Selon l’enquête, 32% des Burkinabés pensent que la corruption ne cessent d’évoluer depuis 2011. Le Burkina Faso qui se trouve à la 131 place du classement des pays où il fait bon vivre par le « World Happiness Report 2013 », ne finit pas d’accumuler les mauvaises prestations.
L’inconscience professionnelle
L’enquête révèle que certaines pratiques comme les pots-de-vin dans le domaine des marchés publics, les paiements de sommes d’argent avant et après services rendus dans l’administration publique, sont les poisons de l’évolution du pays. En plus des rackets en permanence dans les entités administratives, la petite corruption active et passive des agents publics est en hausse. Les raisons évoquées seraient dues au contexte national, par les bas salaires, la vie chère, la pauvreté généralisée et la malhonnêteté des auteurs de corruption.
L’inconscience professionnelle est ciblée comme cause de cette dégradation dans les hautes administrations publiques.
Seule petite consolation pour la population burkinabé, les services des impôts ont amélioré leur prestation, indique le rapport. « Normal, les impôts restent un moyen « légale » pour racketter la population. Quand il s’agit de se faire les poches au détriment de la population, on peut toujours compter sur l’administration burkinabé », témoigne un jeune étudiant burkinabé.