Dans un communiqué rendu public ce mardi, l’armée a appelé la population de Ouagadougou, la capitale burkinabè, à éviter tout mouvement dans la zone de Ouaga 2000. Un éventuel assaut contre le général Diendéré et les hommes qui lui sont restés fidèles est-il prévu comme l’affirment les médias locaux ?
Le Burkina Faso retient toujours son souffle. La crise politique qui mine le pays depuis le coup d’Etat du 17 septembre 2015 mené par le général Diendéré et le Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), unité d’élite de l’armée, est toujours en cours. Dans un communiqué rendu public, ce mardi 29 septembre 2015, l’armée a appelé la population de Ouagadougou à la prudence et à notamment éviter le quartier Ouaga 2000. « Aux populations de la ville de Ouagadougou et environs pour des raisons de sécurité, j’invite les populations de la ville de Ouagadougou à éviter tout mouvement dans la zone de Ouaga 2000 et environs ce jour 29 septembre 2015. Les résidents du quartier Ouaga 2000 et environs sont invités à rester chez eux », a indiqué dans le communiqué le chef d’état-major général des armées le général de brigade Pingrenoma Zagré.
De nombreux médias locaux, dont la radio privée Omega, évoque un assaut qui serait actuellement imminent de l’armée contre le général Diendéré et les hommes qui lui sont fidèles. Ces derniers seraient retranchés au Camp Naaba Koom, qui est encerclé par l’armée, selon les médias locaux.
Et selon le service de communication de l’état-major général des armées, « une opération est en cours dans les alentours de Ouaga 2000. La direction de la communication des armées va mettre à votre disposition un centre de presse dans les locaux de l’ancien ministère de la Défense nationale, en face du siège de la SGBF. Pour ne pas compromettre l’opération en cours et pour des raisons évidentes de sécurité, je vous saurais gré de demander à vos équipes de s’éloigner des positions des troupes et de cesser de les révéler ».
« Des visites sur le terrain seront organisées afin de ne pas compromettre la réussite de l’intervention des troupes des Forces Armées Nationales », conclut le communiqué.
La crise politique qui mine le Burkina Faso, depuis le coup d’Etat du 17 septembre mené par le général Diendéré, est en effet toujours de mise. Gilbert Diendéré et ceux qui lui sont restés fidèles sont accusés par le gouvernement et l’armée de refuser de poursuivre le désarmement, évoquant même une impasse. « En dépit des efforts déployés par les communauté internationale, régionale et sous-régionale, ainsi que les autorités religieuses et coutumières, le processus de désarmement, né de l’accord entre l’armée loyaliste et les putschistes et décidé par la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, tenue le 22 septembre 2015, se trouve dans une impasse depuis le dimanche 27 septembre 2015 », a indiqué l’armée, lundi, dans un communiqué.
Une accusation que Gilbert Diendéré a rejetée, affirmant ne pas être impliqué dans le refus de continuer le désarmement. Les deux camps se renvoient donc la balle. Ce qui empêche visiblement le dénouement de la crise.