Roch Marc Christian Kaboré, chef d’Etat du Burkina Faso, estime que « c’est un gros défi lancé aux Présidents » de la zone franc, et une occasion pour les anciennes colonies françaises de « réaffirmer » leur indépendance, « d’avoir une politique monétaire propre et non attelée à une autre monnaie telle que l’Euro ».
Deux jours après, le 17 mars, date de clôture du 5ème Forum international Afrique développement, à Casablanca au Maroc, rapporte l’AIB, le Président burkinabè s’est lui aussi exprimé sur le sujet. Et même si le locataire de Kossyam estime que « c’est un gros défi lancé aux Présidents » de la zone franc, il voit dans cette nouvelle annonce une occasion pour les anciennes colonies françaises de « réaffirmer » leur indépendance, « d’avoir une politique monétaire propre (à elles) et non attelée à une autre monnaie telle que l’Euro ».
« La réponse du Président s’inscrit dans une perspective pas à court terme mais il la pose dans une situation de réflexion dans un parcours à venir », a précisé le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou « En prévision de la réunion des ministres de la zone franc CFA qui se tiendra en avril à Abidjan, François Hollande a réaffirmé son ouverture à toutes les propositions que les Etats membres de la zone pourraient formuler à cette occasion, rappelant que cette monnaie et cette zone appartenaient aux pays qui la composent », peut-on lire dans le communiqué.
« Le pillé ne négocie pas avec le pilleur la fin du pillage »
Le fondateur de l’ONG Urgences panafricanistes, qui dit ne pas croire au père Noël, estime que « si Hollande fait une déclaration aussi lourde de sens à la veille de son départ, c’est que celui-ci veut non pas abandonner la manne financière qui revient à la France ( via leur PILLAGE organisé) mais plutôt finir sur une bonne image et calmer la société civile africaine qui, via le front anti CFA, se mobilise comme jamais auparavant dans l’Histoire récente sur la question de la souveraineté monétaire ».
Pour Kemi Seba, il s’agit là d’« une manœuvre dilatoire » visant à donner l’impression d’écouter les masses africaines tout en continuant à chercher au passage « une entourloupe économique ». Qu’à cela ne tienne ! L’activiste se réjouit pour l’instant de la victoire « symbolique » et « historique » du mouvement obtenue avec les cerveaux, sans violence suite aux manifestations sur l’échelle du continent, le 7 janvier 2017.
Après cette déclaration du Président Hollande en prélude à la réunion des ministres de la zone franc le 14 avril, une autre mobilisation du front anti-CFA est prévue le 8 avril pour « monter en pression » et pour pousser les dirigeants de la zone franc « à durcir le ton » pour obtenir la souveraineté pour les populations concernées.