A quelques heures d’une grande manifestation nationale de l’opposition, pour dénoncer une prochaine révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du Président Compaoré, des échauffourées ont éclaté, ce mardi matin, au Burkina Faso, entre forces de l’ordre et plusieurs dizaines de jeunes.
La situation est de plus en plus tendue au Burkina Faso depuis que l’opposition a annoncé qu’elle manifesterait toute la semaine pour dénoncer une prochaine révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du Président Compaoré. Mais ce mardi matin, à quelques heures d’une grande manifestation nationale de l’opposition, des échauffourées ont éclaté entre forces de l’ordre et plusieurs dizaines de jeunes.
La gendarmerie a chargé un groupe de quelques dizaines de jeunes qui avaient dressé, durant plusieurs heures, des barricades sur la principale route du pays, la nationale 1, qui relie Ouagadougou à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes sur les protestataires, qui ont riposté par des jets de pierres. Toutefois, la gendarmerie a indiqué n’avoir procédé à aucune interpellation et ne déplorer aucun blessé.
De son côté, l’Assemblée nationale examinera, jeudi, un projet de loi gouvernemental très controversé, visant à réviser l’article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Un changement qui permettrait au Président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, de se présenter à nouveau à l’élection présidentielle. Mais l’opposition, soutenue par une partie du peuple, compte bien empêcher un nouveau mandat du dirigeant pour rappeler tout simplement que le peuple est souverain.