Au cours d’une rencontre avec les responsables de presse, le Président burkinabè Michel Kafando a évoqué le dossier Sankara avec une possible expertise de la tombe du défunt ex-Président du pays.
Le dossier Sankara prend une nouvelle tournure au Burkina Faso. En effet, après avoir annoncé, le 11 décembre 2014, que « le dossier sera rouvert et justice sera rendue », Michel Kafando a annoncé ce mercredi, l’expertise de la tombe de Thomas Sankara, assassiné en 1987, répondant ainsi aux souhaits de la famille du défunt, selon RFI.
Une expertise sans autorisation écrite du Président
Interpellé par la famille Sankara lors de sa rencontre avec la presse, Michel Kafando a tenu à mettre les choses au clair d’entrée de jeu. Insistant sur un problème d’incompréhension avec la famille de Sankara, il a tenu à préciser que cette dernière n’avait en aucun cas besoin d’une autorisation écrite pour entamer l’expertise de la tombe de Sankara. Une victoire pour les avocats de la famille de Sankara qui avaient demandé, quelques semaines auparavant, la réouverture du dossier ainsi que le début de la procédure d’expertise de la tombe, dans une lettre au ministère burkinabè de la Justice.
Toutefois, Michel Kafando a tenu à souligner que le gouvernement ne jouera qu’un rôle d’accompagnateur dans cette affaire, précisant en s’adressant à la famille de Sankara « qu’il ne faut pas trop vous attendre à ce que ce soit la transition qui commence les excavations ! Ce que nous faisons, c’est aider à identifier le corps ». Pour ce qui est du contentieux judiciaire, la famille ayant attaqué l’Etat en justice, Michel Kafando tient à ce que la « procédure suive son cours ».
Thomas Sankara a été assassiné à l’âge de 37 ans, le 15 octobre 1987, avec une dizaine de ses camarades, lors du coup d’Etat qui a porté au pouvoir son ancien ministre de la Justice, Blaise Compaoré. Ce dernier a été chassé du pouvoir par la population burkinabè en octobre dernier.