
Le Burkina Faso a été le théâtre d’une escalade de violences djihadistes, avec plusieurs attaques menées contre des bases militaires et policières du pays. Ces attaques ont eu lieu en plein cœur du week-end dernier, et ont plongé une fois de plus la nation dans un climat d’insécurité grandissante.
Le samedi après-midi, des affrontements violents ont éclaté autour de la base militaire de Séguénéga, située dans le nord du Burkina Faso. Des djihadistes, venus en grand nombre à moto, ont pris d’assaut le camp des forces armées, et poussé les militaires à se replier. Selon des témoins sur place, les assaillants ont rapidement occupé la base pendant plusieurs heures, un acte qui témoigne de la détermination et de la capacité croissante des groupes djihadistes à contrôler temporairement des positions stratégiques.
Exploitation des faiblesses des forces de sécurité
Avant de quitter les lieux, les djihadistes ont consciencieusement collecté les armes des forces de sécurité, laissant derrière eux tout ce qu’ils ne pouvaient emporter ; ils ont pris le soin mettant le feu à des boutiques locales. Ce type de stratégie permet aux attaquants de déstabiliser les autorités tout en semant la terreur dans la population locale.
Le lendemain, les mêmes assaillants sont revenus sur les lieux, malgré l’absence de renforts militaires. Ils ont exacerbé la frustration et la peur des rares habitants qui étaient restés sur place. Ce genre de tactique est de plus en plus courant, car les djihadistes cherchent à exploiter les faiblesses logistiques et humaines des forces de sécurité. Les autorités burkinabè n’ont pas encore fourni de bilan officiel sur ces attaques, mais les informations sur le terrain font état d’une situation très préoccupante.
Une autre attaque meurtrière à Yamba
Le vendredi précédent, une autre attaque a frappé le pays, cette fois dans la région de l’Est, à Yamba. La base d’unité mobile d’intervention (GUMI) de la police nationale, récemment arrivée sur place pour renforcer des forces déjà présentes, a également été prise pour cible. Des tirs nourris ont visé le camp, et cette attaque, menée simultanément avec celle de Tandjari, a causé la mort d’au moins douze policiers. En plus de ces pertes humaines, du matériel essentiel, dont un véhicule, a été emporté par les assaillants.
Lire aussi : Burkina Faso : une embuscade meurtrière entre Dori et Seytenga
Bien que le gouvernement n’ait pas encore publié de chiffres officiels, ces attaques répétées sont la preuve d’une intensification des opérations menées par les groupes djihadistes au Burkina Faso.
Une crise de plus en plus régionale
Cette situation n’est pas isolée au Burkina Faso. D’autres pays d’Afrique, tels que le Mali, le Niger et le Tchad, font face à des défis similaires avec des attaques régulières menées par des groupes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Ces groupes utilisent des tactiques similaires, s’attaquant à des bases militaires et des camps de sécurité pour s’emparer de matériel et démoraliser les forces en présence.
Le Mali, par exemple, a connu plusieurs attaques à grande échelle contre ses forces armées, avec des djihadistes qui prennent souvent le contrôle de territoires avant de se retirer en profondeur dans les zones désertiques. De même, le Niger, dont les frontières sont partiellement partagées avec le Burkina Faso, a subi des attaques similaires, notamment dans la région de Tillabéri, où les groupes armés opèrent de manière régulière.