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En 2025, le Burkina Faso revalorise le prix bord champ de l’anacarde de 24 %, le portant à 385 FCFA/kg. Une décision stratégique pour soutenir les producteurs après une récolte en baisse et stabiliser un marché soumis aux fluctuations internationales.
La filière anacarde au Burkina Faso connaît un tournant décisif en 2025 avec une revalorisation significative du prix bord champ. Fixé désormais à 385 francs CFA par kilogramme, ce tarif représente une augmentation de 24 % par rapport à l’année précédente. La mesure s’inscrit dans un contexte économique particulier. Elle vise à soutenir les producteurs et dynamiser la commercialisation du cajou.
Une revalorisation pour soutenir la filière
Lors du lancement officiel de la campagne 2025 à Banfora le 15 février, les autorités ont annoncé cette hausse de 75 francs CFA par rapport à 2024. Ce nouveau prix, bien que supérieur à celui du Bénin (375 FCFA), reste inférieur à celui de la Côte d’Ivoire (425 FCFA). L’objectif affiché par le gouvernement burkinabè est clair : garantir une rémunération plus juste aux producteurs, après une campagne 2024 marquée par une baisse de 13 % de la récolte, atteignant seulement 161 000 tonnes.
Un marché en quête d’équilibre
Le Burkina Faso est un acteur clé de la production de noix de cajou en Afrique de l’Ouest, avec une production annuelle moyenne de 200 000 tonnes ces cinq dernières années. En 2023, le pays a exporté 120 000 tonnes de noix brutes, générant plus de 60 milliards de francs CFA de revenus. La fixation d’un prix plancher à 385 FCFA vise à stabiliser le marché et protéger les producteurs des fluctuations des prix internationaux.
Le Conseil burkinabè de l’anacarde a insisté sur l’importance du respect de ce prix minimum, sous peine de sanctions. Les noix doivent également répondre à des critères de qualité stricts, notamment un bon séchage et un tri minutieux, afin de garantir leur compétitivité sur le marché.
Un défi pour la transformation locale
Si la production et l’exportation sont en progression, la transformation locale de l’anacarde reste un défi majeur. En 2024, seulement 10 % de la récolte a été transformée sur place, soit 16 000 tonnes, bien en deçà de la capacité installée de 30 000 tonnes. Pour pallier cette faiblesse, le Conseil burkinabè des filières agropastorales et halieutiques (CBF) a récemment annoncé un nouveau mécanisme de financement destiné aux industriels du secteur.
L’enjeu est de taille : développer une industrie de transformation locale permettrait de créer plus de valeur ajoutée et de renforcer la filière anacarde burkinabè sur le long terme. La hausse du prix bord champ est une première étape pour stabiliser le secteur, mais la question du développement industriel reste cruciale pour maximiser les bénéfices de cette culture stratégique.