À peine nommé Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a rapidement constitué son équipe gouvernementale. Dimanche 8 décembre, la nouvelle composition de l’exécutif burkinabè a été rendue publique, révélant une équipe de 24 membres.
Ce gouvernement incarne un subtil équilibre entre renouvellement et stabilité. Le pays fait face à un contexte politique et sécuritaire complexe.
Un remaniement express après une dissolution inattendue
Le processus a été rapide. Deux jours seulement après la dissolution du gouvernement précédent par le capitaine Ibrahim Traoré, un décret officiel a annoncé la formation du nouvel exécutif. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien ministre de la Communication et proche collaborateur de Traoré, prend ainsi les rênes d’un gouvernement renouvelé mais mesuré dans ses changements.
Nouveaux visages aux postes stratégiques
Le ministère de la Défense, poste clé dans un pays en proie à des conflits armés, voit l’arrivée du général de brigade Célestin Simporé. Il succède à Kassoum Coulibaly. Un autre remaniement notable concerne le ministère de l’Action humanitaire, où le commandant Passowendé Pélagie Kabré Kaboré remplace Nandy Somé-Diallo, éclaboussée par une affaire de détournement de fonds.
Gilbert Ouédraogo, ancien directeur de la communication présidentielle, hérite du portefeuille de la Culture, des Arts et du Tourisme tout en assumant le rôle de porte-parole du gouvernement.
Stabilité dans les ministères clés
Certains ministères restent maintenus, ce qui témoigne de la volonté de maintenir une certaine continuité. C’est le cas de la Justice, des Affaires étrangères, de la Sécurité et de l’Économie, où les titulaires en place conservent leurs responsabilités.
Un gouvernement encore sous-représenté par les femmes
Malgré les promesses d’inclusion, seules trois femmes figurent dans cette équipe de 24 membres, un chiffre identique à celui du gouvernement précédent. Cela reflète un défi persistant dans la quête de parité au sein des hautes sphères du pouvoir burkinabè.
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Un contexte politique et sécuritaire tendu
La formation de ce gouvernement intervient alors que le Burkina Faso, dirigé par une junte militaire, fait face à des défis multiples. Les violences jihadistes continuent de ravager le pays, ayant causé plus de 26 000 morts depuis 2015. Par ailleurs, les tensions politiques régionales s’accentuent, notamment dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), formé avec le Mali et le Niger.