Burkina Faso : trois gendarmes tués dans une explosion


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terrorisme Burkina Image d'illustration
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Les forces burkinabé viennent de perdre trois hommes, des gendarmes, emportés par l’explosion d’un engin de fabrication artisanale qui a également fait trois blessés. Une énième attaque dans ce pays désormais devenu un foyer d’insécurité.

Le drame s’est produit hier, dimanche, dans la localité de Gomboro située dans le nord-ouest du pays. La cible de l’attaque était, selon l’AFP, une patrouille de gendarmerie qui se déplaçait sur l’axe Gomboro-Garkéré. Sur le champ, l’explosion a tué deux gendarmes et en a blessé quatre autres. L’un des blessés est ensuite décédé. Le ratissage lancé depuis hier dans la zone n’a pas encore porté de fruit, les auteurs du drame étant toujours dans la nature.

Avec ces multiples attaques perpétrées par des groupes se revendiquant d’Al-Qaïda ou de l’Etat islamique, le Sahel en particulier et le Burkina Faso dans le cas d’espèce est devenu une zone fortement instable. Du nord et de l’est, les villages se vident des populations entières en quête de sécurité. Les chiffres officiels font état de 800 000 déplacés, sans compter les morts, à la fin du mois de février.

En dehors des populations civiles, les victimes au sein de l’armée se comptent par dizaines. Ce qui démontre une incapacité de l’armée burkinabé pourtant appuyée par 5 000 hommes de l’Opération Barkhane déployés par la France dans la région. Mais le mal est plus profond, puisque les terroristes n’hésitent pas à jouer sur les dissensions inter-ethniques pour obtenir le soutien des populations qui manifestent de la méfiance vis-à-vis de l’armée. « La population ne collabore pas avec les forces de sécurité, car pour collaborer il faudrait qu’elle leur fasse confiance », a déclaré Aly Sanou, secrétaire général du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples, une structure ayant son siège à Ouagadougou. Un mouvement qui se retrouve aussi au Mali voisin, lire un millier de manifestants à Bamako pour demander le départ des soldats français.

Samedi, le Burkina-Faso avait déjà été la cible de violences, , 15 villageois ayant été abattues dans le village de Moméné par des voleurs de bétails.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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