Les maisons du village de Tiébélé sont de vraies oeuvres d’art. Notre correspondant permanent au Burkina Faso, Alex Zabsonré, nous entraîne pour une rapide promenade dans les rues d’un village unique en son genre, où l’art se mêle au quotidien pour composer un urbanisme esthétique, où chaque mur porte un message de lumière et de beauté.
La petite ville de Tiébélé (13.300 habitants) est à 29 kilomètres à l’est de Pô. Il faut suivre la piste bordée de kapokiers sur environs 2 kilomètres depuis les premières concessions pour atteindre la place du marché.
Cette bourgade occupe une superficie étonnamment grande, les habitations étant très éloignées les unes des autres. Un barrage a été construit pour couvrir les besoins en eau de la région. La case du chef de Tiébélé construite dans la pure tradition kassena et restée intacte, est devenue une sorte de « musée vivant » que l’on peut visiter en payant un droit d’entrée à l’Association qui s’est créée pour gérer ce lieu, l’entretenir et pérenniser les peintures traditionnelles.
Chaque année, vers le mois de mai, juste avant la saison des pluies, les femmes procèdent collectivement à la décoration murale de leur case. Celle dont la maison va être décorée fait appel à d’autres femmes pour l’aider.
Ces travaux, utiles et décoratifs, sont aussi des temps de rencontre entre générations et finalement, de transmission de la culture Kasséna.
Les femmes décorent les maisons avec des motifs symboliques pour protéger les maisons. Le lézard, par exemple, est un signe de vie. Une nouvelle maison doit recevoir la visite d’un lézard avant que le propriétaire puisse s’y installer.
Le serpent est le totem des Kasséna. Beaucoup de personnes portent son nom : Adi pour les hommes et Kadi pour les femmes.
Enfin le crocodile est un animal totem pour certaines familles, et lui aussi est aussi considéré comme sacré. La légende dit qu’il sauva un des ancêtres Kasséna de la soif.