La disparition du journaliste Alain Traoré au Burkina Faso suscite l’indignation des organisations de presse et de la société civile.
Au Burkina Faso, l’arrestation du journaliste Alain Traoré, plus connu sous le nom d’Alain Alain, a suscité une vive indignation parmi les organisations de presse et la société civile. Le samedi 13 juillet, aux alentours de 5 heures du matin, des individus armés et encagoulés se présentant comme des agents des services de renseignement l’ont enlevé à son domicile. Depuis, aucune nouvelle de sa part n’a été reçue.
Une voix silencieuse
Alain Alain, chef de Desk Langue chez Oméga Médias, est une figure bien connue et respectée dans le paysage médiatique burkinabè. Son enlèvement n’est pas un incident isolé mais s’inscrit dans un contexte plus large de répression croissante contre la presse au Burkina Faso. Sa famille et ses collègues sont plongés dans l’angoisse, sans aucune information sur son sort.
Face à cette situation alarmante, onze organisations de journalistes burkinabè ont publié un communiqué commun dénonçant ces « pratiques inacceptables dans un État de droit ». Elles tiennent les autorités responsables de l’intégrité physique et morale d’Alain Alain et exigent le respect des procédures judiciaires ainsi que la libération immédiate de tous les journalistes et chroniqueurs enlevés.
Un climat de peur et d’autocensure
Ce n’est pas la première fois que des journalistes disparaissent dans des circonstances similaires au Burkina Faso. Fin juin, Atiana Serge Oulon, directeur du journal d’investigation l’Événement, a été enlevé de la même manière. Adama Bayala et Kalifara Séré de la chaîne BF1 sont également portés disparus. Reporters sans frontières a récemment dénoncé le « climat de peur et d’autocensure » qui règne sur les médias burkinabè, un climat qui semble s’aggraver de jour en jour.
Oméga Médias, employeur d’Alain Traoré, a fermement condamné cet enlèvement. Dans un communiqué, la direction générale a exhorté les autorités à garantir la liberté et les droits des citoyens, ainsi qu’à assurer l’intégrité morale et physique de leur collaborateur. Oméga Médias exige la libération immédiate d’Alain Alain et appelle à une mobilisation générale pour mettre fin à ces pratiques répressives.
Une liberté de la presse menacée
La situation au Burkina Faso est préoccupante pour la liberté de la presse. Les enlèvements de journalistes constituent une grave atteinte aux droits humains et à la démocratie. Les organisations de presse appellent à une réaction ferme et immédiate des autorités pour protéger les journalistes et garantir un environnement où ils peuvent exercer leur métier sans crainte de représailles.