Une manifestation a eu lieu devant l’ambassade de France à Ouagadougou, au Burkina Faso, ce vendredi 28 juin 2024. Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade pour exprimer leur opposition à la présence militaire française au Burkina Faso et exiger le départ de l’ambassadeur de France.
La manifestation a été organisée par la Coordination Nationale des Associations de Veille Citoyenne (CNAVC). Les manifestants ont scandé des slogans tels que « France dehors ! » et « À bas le néocolonialisme ! ». Des incidents ont éclaté en marge de la manifestation, avec des jets de projectiles et des tirs de gaz lacrymogène par la police. Aucun bilan officiel du nombre de blessés n’a été communiqué.
Cette manifestation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le Burkina Faso et la France. Depuis le coup d’État militaire de septembre 2022, les autorités burkinabè ont multiplié les critiques à l’égard de la présence militaire française dans le pays, la jugeant inefficace et source de tensions. Le pays des hommes intègre a été secoué par des manifestations antérieures.
Cascades de manifestations contre la présence française
Le 20 janvier 2024, plusieurs centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Ouagadougou pour exiger le départ de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, et la fin de la présence militaire française dans le pays. Cette manifestation a été organisée par le Mouvement patriotique pour le salut et la restauration (MPSR), qui a pris le pouvoir au Burkina Faso par un coup d’État en septembre 2022.
Le 27 janvier 2024, une nouvelle manifestation a eu lieu devant l’ambassade de France, cette fois-ci organisée par le « Mouvement M30 Naaba Wobgo ». Les manifestants ont de nouveau exigé le départ de l’ambassadeur de France et la fin des accords de coopération entre le Burkina Faso et la France. La manifestation a été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène.
Libérer le Burkina Faso de la tutelle de la France
Soulignons que les motivations des manifestants sont multiples. Il y a eu une frustration vis-à-vis de la présence militaire française. Le Burkina Faso est confronté à une situation sécuritaire difficile depuis plusieurs années, avec des attaques djihadistes récurrentes. Certains Burkinabè estiment que la présence militaire française n’a pas permis de régler le problème et qu’elle est même contre-productive.
D’un autre côté, certains Burkinabè souhaitent que leur pays se libère de la tutelle de la France et qu’il prenne en main son propre destin. Ils estiment que les accords de coopération entre le Burkina Faso et la France sont néocolonialistes. Le MPSR a bénéficié d’un soutien populaire important lors de sa prise de pouvoir. Des manifestations également perçues comme un moyen de soutenir les autorités de la transition et leurs projets de « refondation » du Burkina Faso.