Après le Mali et la Guinée où il a bénéficié d’un accueil chaleureux, l’activiste Kemi Séba n’aura pas bonne fortune au Burkina Faso. Le président de l’ONG Urgences panafricanistes ne rejoindra pas Bobo-Dioulasso pour prendre part à la grande manifestation contre le néocolonialisme français prévue pour samedi. Il a été interpelé, ce vendredi 29 octobre, alors qu’il faisait route vers la deuxième ville du Burkina Faso.
L’activiste franco-béninois, Kemi Séba, a été arrêté ce vendredi au Burkina Faso. L’information provient de sa page Facebook. «En ce vendredi 29 octobre, nous venons d’apprendre l’arrestation de Kemi Séba et d’une partie de son staff, tous en route pour Bobo-Dioulasso pour la grande mobilisation contre le néocolonialisme qui doit se tenir ce samedi 30 octobre», peut-on lire sur cette page. « En route pour Bobo-Dioulasso, poursuit le communiqué, ils ont été arrêtés et conduits à la Direction de la gendarmerie et de la police nationale de Boulkiemdé dans le département d’Aboi à environ 100 km de Ouagadougou ».
Parti de Cotonou, l’activiste a rejoint le Burkina Faso depuis jeudi, en réponse à l’invitation de la Coalition des patriotes du Burkina Faso (COPA BF), qui souhaitait mobiliser la population de Bobo-Dioulasso contre le néocolonialisme français. En fait, il s’agissait de rééditer au Burkina Faso ce qui s’est déjà passé au Mali et en Guinée. Le leader panafricaniste a, en effet, effectué un déplacement dans ces deux pays où il a bénéficié d’un accueil très chaleureux. D’ailleurs, en Guinée, il a été reçu par le Président Mamady Doumbouya en personne.
Avec ce dernier, l’activiste semble s’entendre plutôt bien. En témoignent ces propos tenus par Kemi Séba après sa rencontre avec l’homme fort de la Guinée : «Avec mon staff, j’ai parlé avec M. Doumbouya et son staff et ce que j’ai entendu hier, même s’il y a des choses sur lesquelles nous avons des nuances, si ce qu’il a dit hier est suivi par des actes concrets, matériels, je peux vous assurer que nous le soutiendrons, et s’il trahit ce qu’il a dit hier, nous le combattrons».
Mais à quoi pourrait bien être due cette arrestation au Burkina Faso de celui qui, dans les deux autres pays, a été pratiquement accueilli en héros ? Pour le militant, la réponse n’est pas à chercher très loin : c’est «la proximité d’une partie des autorités burkinabè avec la France» qui constitue un obstacle pour la tenue de la manifestation prévue pour être non violente comme au Mali et en Guinée.