Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, en compagnie du Président béninois Yayi Boni, tente une médiation entamée au Burkina Faso depuis ce vendredi. D’ores et déjà, le Président du Sénégal avoue que « les problèmes posés sont des problèmes complexes ».
C’est ce vendredi 18 septembre 2015, à 12h40 GMT, que le Président Macky Sall est arrivé au Burkina Faso. Avec son homologue du Bénin, Thomas Yayi Boni, le dirigeant sénégalais, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a eu une série d’échanges avec toutes les parties prenantes de la crise au Burkina Faso en vue de trouver des solutions de sortie de crise qui permettront de relancer le processus de transition.
Selon un communiqué de la Présidence sénégalaise, dans le menu de Macky Sall, une rencontre avec les personnalités politiques et sociales du Burkina Faso, notamment Monseigneur Paul Ouedraogo, président de la Commission nationale de réconciliation, Jean-Baptiste Ouedraogo, ancien chef d’Etat burkinabé, le général Zagré Pingrenoma, chef d’état-major général des armées, le colonel Alassan Moné, secrétaire général du ministère de la Défense. Bien entendu, le général Gilbert Diendéré, auteur du putsch qui a renversé la Transition pilotée par le Président Michel Kafondo et le Premier ministre Isaac Zida. Après une première journée de haute négociation, Macky Sall a avoué que « les problèmes posés sont des problèmes complexes ».
Poursuivant son argumentaire, le président de la CEDEAO indique que : « au-delà des aspects de rupture de la marche constitutionnelle, ou même de la transition par la suite, il se pose véritablement un manque de dialogue entre acteurs politiques burkinabè, pointe le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall. Cela est extrêmement dangereux pour la cohésion nationale, pour l’unité nationale et pour la concorde nationale. »
Pour Macky Sall qui s’est confié à RFI, « il faut créer une dynamique de réconciliation et de pardon. Arrêter la violence. Faire en sorte que, bien entendu, un schéma accepté par tous et par la communauté internationale puisse permettre au pays de se repositionner dans sa voie et dans sa marche vers la démocratie ». De son côté, le général Gilbert Diendéré, qui a eu un entretien avec les présidents du Sénégal et du Bénin, tard dans la nuit de ce vendredi, ne veut pas se prononcer sur les contours de la rencontre. Cependant, il explique que « c’est parce que le dialogue était rompu qu’il y a eu ces problèmes. S’il y avait eu un dialogue depuis fort longtemps, je crois qu’on n’en serait pas arrivé à cette situation ».
De son côté, la société civile burkinabè resserre les rangs et ne compte pas quitter les rues du Faso. « On ne va pas se laisser faire ; vaille que vaille, on va les déloger. Et le mot d’ordre est clair : tant qu’ils ne bougeront pas du palais présidentiel, nous serons toujours là », assure à RFI Assad Mamadou Ouedraogo, un porte-parole de la société civile.