Plus rien ne va au Burkina Faso où la manifestation contre le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré a dégénéré. Après avoir pris d’assaut le Parlement, les protestataires se sont également emparés de la télévision publique, et se dirigent maintenant vers le palais présidentiel. Une personne aurait trouvé la mort dans ces troubles.
Au moins une personne a trouvé la mort dans les troubles qui secouent le Burkina Faso. La mobilisation contre le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré a dégénéré alors qu’elle était jusque-là pacifique. Après avoir pris d’assaut le Parlement, les protestataires se sont également emparés de la télévision publique, et se dirigent maintenant vers le palais présidentiel.
Tout a commencé à dégénérer à partir de 10 heures (heure locale) quand les manifestants ont pris d’assaut le Parlement. Les députés devaient y examiner le projet de loi sur la révision constitutionnelle qui devait permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir et de briguer un autre mandat pour la Présidentielle de 2015. Une mesure qui a provoqué la colère du peuple, estimant que c’était le coup de trop, qu’il ne pouvait plus accepter.
Le président de l’Assemblée nationale devrait effectuer une annonce dans la journée pour assurer que le projet de révision de la Constitution a été finalement abandonné. De son côté, le gouvernement a publié un communiqué sur son site internet, qui n’est plus accessible : « Le Gouvernement informe l’ensemble des populations de l’annulation de l’examen du projet de loi portant révision de la Constitution. Il appelle les populations au calme et à la retenue », disait le communiqué.
Si la modification est votée, Compaoré pourrait faire un troisième et dernier mandat. Le chef de l’Etat burkinabè, arrivé au pouvoir il y a 27 ans, suite à son coup d’Etat contre Thomas Sankara, a déjà modifié l’article 37 en 1997 et 2000. Mesure qui lui a permis de faire deux septennats et deux quinquennats, de 1992 à 2015. Blaise Compaoré a été élu chaque fois avec des scores très élevés, toujours contestés par l’opposition. Cette fois-ci, ses heures au pouvoir semblent comptées et le dirigeant ne devrait pas s’en sortir facilement face à un peuple qui a repris sa souveraineté…