L’émotion était grande quand le représentant du « Balai Citoyen », Sibiri Ouédraogo, alias Oscibi Joyann, arrêté le dimanche 15 mars 2015 à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), avec d’autres activistes sénégalais et congolais, et expulsé le 18 mars 2015, a été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou, ce 20 mars 2015.
Ils étaient près d’une centaine de personnes à attendre impatiemment l’arrivée triomphale de celui qui avait été arrêté en RD Congo alors qu’il y participait à une conférence de presse de soutien au mouvement citoyen congolais.
L’artiste et musicien, Oscibi Johann, a fait son entrée sous les ovations de ses camarades « Cibals » « Cibals », nom donné à tous les militants du mouvement d’activistes burkinabè « Le Balai Citoyen », et de ses parents visiblement émus de revoir leur fils sain et sauf.
Le comité d’accueil, dans lequel on pouvait voir les artistes Smokey et Basic Soul, mais aussi Me Guy Hervé Kam, était vraiment solidaire de ce « patriote retrouvé ».
Poing levé, sourire aux lèvres, Oscibi s’est avancé dans le hall d’arrivée de l’aéroport vers ses « frères » et « soeurs » qui ont entonné l’hymne national du Burkina. Embrassades (notamment avec son père et sa mère), accolades, cet accueil s’est terminé par un « la patrie ou la mort, nous vaincrons », citation de Sankara, avant que le « voyageur » ne soit conduit hors du hall, accompagné par le cri de guerre des Cibals.
« Je suis très content de revenir au pays, la terre de mes ancêtres, très content pour toute cette mobilisation pour notre liberté. Je suis vivant, je suis au Burkina et je remercie tout le monde », tels ont été les premiers mots de Oscibi Johann.
Le responsable du « Balai Citoyen », le rappeur Smokey dénonce sans ambages cette arrestation injustifiée du Burkinabè et de ses camarades sénégalais mandatés par le Mouvement « Y en a marre » : « Il y a la loi universelle des droits de l’homme qui nous permet de nous exprimer en totale liberté. A partir du moment où nous ne sommes pas des mercenaires, nous ne sommes pas des militaires, nous ne sommes pas venus réaliser des putschs. Nous sommes venus apporter la parole et échanger avec nos frères et sœurs. Aucune loi n’interdit cela. Je dis et répète que ce sont des comportements de dictateurs et de voyous qui ont eu l’habitude de réagir effectivement avec des méthodes policières. Ils nous ont obligés à obtempérer mais je pense que c’est fini, cette époque-là est terminée ».
Cette libération du Cybal ainsi que des autres militants du mouvement « Y en a marre » ne s’est pas faite sans pressions politiques de la part des autorités burkinabè et sénégalaises qui avaient « haussé le ton ». Et même si le « Balai Citoyen » est heureux de cette sortie de crise, Smokey maintient que la lutte va continuer et que la vigilance va s’accroitre tant que des camarades activistes congolais resteront en prison en RDC.