Face à la fréquence des attaques meurtrières au Burkina Faso, le Président Roch Marc Christian Kaboré a tapé du poing sur la table. Les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité sont remplacés. Le Président prend le contrôle du ministère de la Défense.
Cédant aux revendications des populations qui n’en peuvent plus après les récentes attaques meurtrières qui ont endeuillé le Burkina Faso, le Président Roch Marc Christian Kaboré a remanié son équipe gouvernementale, ce mercredi. Les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité ont été remplacés. En ce qui concerne la Défense nationale, le portefeuille est désormais gardé par le chef de l’État en personne, mais qui sera assisté par un ministre délégué. Il s’agit du colonel-major Aimé Barthélémy Simporé. Avant sa nomination ce mercredi, ce dernier occupait les fonctions de directeur général du Centre national d’études stratégiques du Burkina Faso, depuis février 2020. Quant au portefeuille de la Sécurité, il est désormais confié à Maxime Koné, auparavant ministre délégué chargé des Burkinabè de l’extérieur. Ce dernier poste est désormais attribué à Clarisse Mérindol, née Ouoba.
Depuis quelques jours, les populations ont commencé par battre le macadam dans diverses régions du Burkina Faso. De Dori (12 juin) à Kaya en passant par Titao (26 juin), les marches de protestation se multiplient. À chaque fois, des milliers de personnes sont mobilisées. De nouvelles manifestations sont prévues, les 3 et 4 juillet, dans différents autres endroits du pays, avec le même leitmotiv : dénoncer l’inertie des autorités face aux massacres récurrents. « Des morts et des morts, on n’en veut plus », « Non au délaissement de notre province », « On veut cultiver nos champs », voilà quelques messages portés par les pancartes des manifestants, samedi dernier.
Les différentes manifestations ont poussé le Président du Faso à s’adresser à ses compatriotes, dimanche. Roch Marc Christian Kaboré a, non seulement appelé les Burkinabè à la « retenue », mais il a également invité la société civile ainsi que les partis politiques à « surseoir » aux différentes manifestations « afin de ne pas faire le lit de notre désunion, face à l’ennemi commun ».
Trois jours plus tard, des sanctions tombent au plus haut niveau, puisque les deux ministres en charge de la Défense et de la Sécurité sont éjectés du gouvernement. Mais les Burkinabè attendent mieux : « Plus qu’un changement de personne, ce que nous attendons, ce sont les mesures fortes promises et ces mesures ne doivent pas attendre, car le peuple est fatigué », a fait observer Me Guy Hervé Kam, coordonnateur du mouvement SENS (Servir et non se servir).