Ce vendredi 12 juin 2015, le Premier ministre du Burkina Faso, Isaac Zida, a prononcé, devant le Conseil national de la Transition (CNT), son discours sur la situation de la nation, contenu dans un document de 64 pages. L’occasion pour lui de passer en revue l’état de santé du Burkina. Pour le chef du gouvernement, le Burkina et l’armée ont besoin du RSP.
A Ouagadougou,
Après son discours, le Premier ministre s’est soumis aux questions des députés. A noter qu’Isaac Zida était accompagné, dans cet exercice, par des membres de son gouvernement. Le corps diplomatique et des présidents d’institutions (Conseil économique et social, Commission de réconciliation nationale et des réformes) ont également assisté à la séance.
Le Premier ministre a pris la parole devant le Conseil national de la transition, composé de 77 votants sur 90 membres. Une minute de silence a été observée en la mémoire des martyrs de l’insurrection populaire. Pendant l’exercice du discours sur la situation de la nation, les députés de la Transition ont voulu avoir la position du gouvernement d’Isaac Zida sur la question.
S’agissant du passage à la Ve République par l’adoption d’une nouvelle Constitution, le Premier ministre Isaac Zida a rappelé que les priorités de la Transition sont établies sur la base des engagements pris au lendemain de l’insurrection populaire, des 30 et 31 octobre 2014, et contenus dans la Charte de la Transition, informant que « la question est en étude à la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) ».
« L’armée a besoin du RSP, le pays a besoin du RSP »
Dans la seconde phase de cet exercice sur la situation de la nation, Isaac Zida, répondant à une question sur l’avenir du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a rappelé qu’une commission a été mise sur pied pour réfléchir sur la structuration de ce régiment en tenant compte des réalités sociopolitiques actuelles du Burkina Faso. La commission, dit-il, a déposé les résultats dans lesquels elle fait trois propositions.
« Au ministère de la Défense, nous sommes en train de réfléchir pour intégrer ces propositions dans un cadre de réforme globale. On ne peut traiter le cas du RSP de façon isolée », a indiqué Isaac Zida. L’on se souvient qu’au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée, plusieurs voix s’étaient levées pour exiger la dissolution du RSP. A ces personnes, Isaac Zida répond : « L’armée a besoin du RSP, le pays a besoin du RSP ».
« Nous sommes en train de travailler pour lui donner beaucoup plus d’importance, pour lui donner une bonne place au sein de la nation. Comme disait quelqu’un, si vous tuez votre chien parce qu’il n’aboie pas, c’est la chèvre du voisin qui va vous mordre », confie le Premier ministre, qui, faut-il le rappeler, est issu de ce corps qu’est le RSP.