Burkina Faso : Lavrov promet plus d’instructeurs russes contre les djihadistes


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Sergueï Lavrov, diplomate russe
Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a annoncé à l’étape Ouagadougou de sa tournée Ouest-africaine, une augmentation significative du nombre d’instructeurs russes au Burkina Faso pour aider le pays dans sa lutte contre les groupes djihadistes. 

Lavrov en quête de soutien africain

La visite de Lavrov intervient dans un contexte où la Russie cherche à renforcer ses alliances en Afrique de l’Ouest, en particulier à la lumière des tensions croissantes avec les pays occidentaux suite à l’invasion de l’Ukraine. Le Burkina Faso, frustré par le soutien décroissant de ses anciens partenaires occidentaux tels que la France et les États-Unis, a exprimé un intérêt accru pour une coopération avec la Russie.

« Des instructeurs russes travaillent ici et leur nombre va augmenter« , a déclaré Lavrov lors de la conférence de presse organisée dans le cadre qu’il a donné à l’occasion de sa visite au Pays des hommes intègres. Il a également réaffirmé la volonté de la Russie à continuer à fournir des équipements militaires pour renforcer les capacités de défense du Burkina Faso contre les groupes terroristes.

Une crise sécuritaire persistante

Le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire depuis huit ans, avec des violences perpétrées par des groupes extrémistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Le pays a connu deux coups d’État en moins d’un an, ce qui a conduit à l’expulsion des forces françaises et à un rapprochement avec la Russie.

Cependant, malgré l’appui militaire russe, la situation humanitaire reste critique. Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, le Burkina Faso est en tête des crises humanitaires les plus négligées au monde pour la deuxième année consécutive. En 2024, on estime que 6,3 millions de Burkinabè auront besoin d’une aide humanitaire, et deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.

Le retrait de l’aide occidentale

Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a souligné que le retrait de l’aide financière des pays occidentaux au Burkina Faso et à d’autres pays du Sahel a exacerbé la crise. « Le désengagement de l’Occident ne lui apporte aucune influence dans la région« , a-t-il affirmé. Toutefois, il a également noté que la Russie, malgré sa présence militaire croissante, n’a pas encore apporté de contribution significative aux efforts humanitaires ou aux programmes de développement.

Un avenir incertain

L’annonce de Lavrov pourrait marquer un tournant dans la coopération entre le Burkina Faso et la Russie, mais elle soulève également des questions sur l’efficacité de cette aide dans un contexte de crise humanitaire et sécuritaire prolongée. Le soutien militaire russe sera-t-il suffisant pour stabiliser le pays et répondre aux besoins urgents de sa population ? Seul l’avenir le dira, mais pour l’instant, la population burkinabè reste en proie à une insécurité persistante et à une aide humanitaire insuffisante.

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