L’armée campe sur ses positions et refuse de rendre le pouvoir aux civils. L’opposition et la société civile ont appelé? dimanche? à une manifestation à Ouagadougou pour protester contre la prise du pouvoir par les militaires. Mais la contestation a vite dégénéré, l’armée a dispersé la foule et une personne a été tuée.
La situation n’est toujours pas stable au Burkina Faso, où l’armée a pris le pouvoir pour assurer la transition. A sa tête : le colonel Zida, ex-numéro deux de la garde présidentielle de Blaise Compaoré, jugé trop proche du Président destitué par son peuple. Alors que selon la Constitution du pays, en cas de vacance du pouvoir, c’est au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition. Sauf que cette assemblée nationale a té dissoute par Compaoré d »abord, l’armée ensuite.
L’opposition et la société civile ont manifesté dimanche pour que l’armée rende le pouvoir aux civils. Sans succès. Les militaires font la sourde oreille, dispersant la foule à coup de gaz lacrymogène, faisant un mort. « Un jeune homme a même été tué par une balle perdue », selon l’armée, devant la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) lorsque les forces de l’ordre dispersaient par la force l’attroupement.
De son côté, face à la contestation populaire, l’armée a assuré qu’elle n’était pas intéressée par le pouvoir et qu’un organe de transition sera mis en place en accord avec les différents partis politiques du pays qu’elle va réunir pour mettre en place la marche à suivre. Mais la confusion règne toujours dans le pays.
L’opposante burkinabè Saran Sereme, seule femme du pays à diriger un parti d’opposition, aurait, selon elle, été poussée de force par des manifestants pour qu’elle se proclame présidente de transition à la télévision publique. « Je n’ai jamais voulu faire de déclaration à la RTB-Télé (la télévision publique). On m’a amenée de force », a-t-elle assuré, appelant l’opposition à prendre ses responsabilités face à la situation. L’imbroglio politique semble se poursuivre au Burkina Faso.