« Elaborer un plan d’action et une feuille de route de la mise en œuvre de la stratégie ainsi qu’une proposition de l’architecture de coordination nationale » contre le terrorisme. C’est la mission de la task-force pour rendre opérationnelle la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme (SNLCT), dont l’installation a été faite, ce mardi 5 mars par le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Albert Ouédraogo.
Composée de 19 membres, dont des personnalités issues des forces de défense et de sécurité et des civils spécialistes des questions sécuritaires, cette task-force pourrait apporter une nouvelle approche dans la lutte contre le terrorisme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Elle va donc finaliser le processus d’approbation du document provisoire élaboré en vue de mettre en place la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme en 2021. Sous la supervision du gouvernement, cette structure mettra en exergue « une approche holistique permettant de prendre en compte toutes les dimensions et les réalités complexes de cette menace asymétrique, hybride, diffuse et une transnationale », a affirmé le Premier ministre du Faso, Albert Ouédraogo.
Vers l’auto-prise en charge sécuritaire ?
Depuis mars, la junte militaire au pouvoir est critiquée pour son inefficacité face à la montée inquiétante des attaques terroristes, alors qu’elle a renversé le régime Roch Marc Christian Kaboré, lui reprochant les mêmes défaillances. Avec cette task-force, le régime Damiba espère lancer une nouvelle dynamique d’auto-prise en charge face à l’insécurité. « Il faut s’attendre, les mois à venir, à ce qu’il y ait une grosse mobilisation nationale sur le thème de la prise en charge par notre société, de cette lutte contre le terrorisme pour accompagner ce que faisait déjà l’armée », a indiqué Aimé Barthélémy Simporé, ministre en charge de la Défense.
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face aux attaques terroristes, qui ont fait officiellement plus de 2 000 morts, dont 600 éléments des forces de défense et de sécurité. L’installation de cette task-force intervient après l’annonce, vendredi, par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, des mesures visant à « initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la Nation ».
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