Burkina Faso : l’Université Thomas Sankara vient d’être inaugurée


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Ce jeudi 15 octobre 2020 a été marqué, à Ouagadougou, par l’inauguration de l’Université Thomas Sankara. Une date qui n’est pas choisie au hasard, puisque cela fait 33 ans, jour pour jour, que le sémillant capitaine a été abattu par un commando, dans les locaux du Conseil de l’Entente, dans la capitale burkinabè. C’était le jeudi 15 octobre 1987.

UTS1La mémoire du capitaine Thomas Sankara, demeurée vivace plus de trois décennies après son assassinat, vient d’être honorée, en ce jour anniversaire de sa mort, par l’inauguration d’une université portant son nom. En effet, l’Université Ouaga 2, désormais Université Thomas Sankara, créée il y a treize ans, intègre dès ce jeudi ses propres locaux bâtis sur une superficie de 1 890 hectares, pour un coût estimé à plus de 30 milliards de francs CFA. De quoi susciter la joie du premier responsable de ce centre de savoir, le professeur Ardjima Thiombiano, qui ne l’a d’ailleurs pas cachée : « Ce fut un long et inlassable combat dans lequel nous avions toujours cru en la victoire et en ce rêve légitime que nourrit toute communauté à savoir “se retrouver chez soi” », a-t-il confié.

Sankara 1Mieux, que l’université porte désormais le nom de Thomas Sankara, est un motif supplémentaire de fierté. Là aussi, la satisfaction du président de l’Université est totale. Ardjima Thiombiano, se prononçant au nom de l’ensemble des bénéficiaires, a insisté sur le fait qu’ils « sont fiers de porter le nom du père de la révolution ». Aussi, a-t-il exhorté l’ensemble de la communauté université à avoir « la dignité, l’intégrité, l’amour de la vérité, la discipline, l’engagement et surtout le respect de Thomas Sankara ». Ceci, en étant tout à fait conscient de la responsabilité qu’implique le fait de porter le nom de « cet homme qui a éveillé les consciences, forgé les esprits et tracé une vision inoxydable ».

Du côté des étudiants, on ne cache pas non plus sa satisfaction. « Thomas Sankara, ce n’est pas seulement le nom, Thomas Sankara, c’est dans les actes. C’est ce que nous allons apprendre. Nous espérons que nos formateurs, nos différents responsables, vont peut-être mettre ça en pratique », a souligné l’un d’entre eux. « Je sens que cette université va réveiller les Sankara qui dorment en nous. Les professeurs doivent aussi nous former au maximum pour que nous soyons des Sankara dans le futur », a lâché une autre étudiante.

DSC 0706 768x455L’inauguration, ce jour, de cette université baptisée du nom de Thomas Sankara marque le 33ème anniversaire de l’assassinant de ce capitaine visionnaire, panafricaniste convaincu qui aura aimé son pays jusqu’au sacrifice suprême ; et qui, même mort, est plus vivant que les criminels qui se sont sali les mains de son sang, et ont lamentablement échoué dans leurs tentatives désespérées d’effacer sa mémoire.
Rien d’étonnant alors à ces propos de Christophe Dabiré, chef du gouvernement burkinabè, présent à la cérémonie d’inauguration : « C’était quelqu’un qui était vraiment impliqué dans les questions de l’éducation, parce que la formation professionnelle, la formation scientifique et également le support qu’il donnait à l’éducation, c’est-à-dire l’émergence de l’humain dans tout le système de développement, c’est ça que nous sommes en train de magnifier aujourd’hui ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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