Ce vendredi, des Burkinabè ont manifesté devant la représentation de l’ONU à Ouagadougou. Ils reprochent à l’organisation d’avoir accusé les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) d’exactions commises contre des civils dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
À Ouagadougou, ce vendredi, de nombreux manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère contre l’ONU. Ils répondaient ainsi à l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC). Partis de la place de la Nation, ils ont échoué devant le Haut-Commissariat des Nations unies au Burkina Faso où ils ont lu une déclaration dans laquelle ils ont clairement exprimé leur mécontentement vis-à-vis de l’Organisation internationale pour avoir accusé les FDS et les VDP d’exactions commises contre les populations civiles à l’occasion de la lutte contre le terrorisme.
Les manifestants portaient des pancartes et des banderoles arborant des messages hostiles à l’ONU. « À bas l’ONU ! », « ONU, faites la lumière sur les massacres des enfants, des femmes et des hôpitaux bombardés en Palestine », « Qu’est-ce que l’ONU a apporté comme contribution depuis le début des attaques terroristes ? », « ONU dégage ! Ici c’est le Burkina Faso », « L’ONU peut aller faire ses enquêtes en Israël, en Irak, en Palestine et en Ukraine ».En plus des pancartes et banderoles, on pouvait également voir des drapeaux burkinabè et russes.
« Ces allégations gravissimes sont (…) profondément blessantes »
Devant la représentation onusienne, le porte-parole de la CNAVC a lu la déclaration rédigée pour la circonstance. « M. le Haut-commissaire, la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne qui regroupe des milliers d’associations a appris avec consternation, par une déclaration, votre préoccupation concernant l’augmentation du nombre de civils tués par des militaires au Burkina Faso », a-t-il commencé. Avant de poursuivre : « C’est donc avec surprise et indignation que nous apprenons ces accusations formulées par l’Organisation des Nations unies à l’encontre de nos vaillants soldats burkinabè, les accusant de massacrer des civils. Ces allégations gravissimes sont non seulement injustes, mais aussi profondément blessantes pour ceux qui risquent leur vie quotidiennement pour protéger leurs populations ».
Il a ensuite loué le professionnalisme des militaires burkinabè qui ont fait leurs preuves dans plusieurs missions de l’ONU à travers le monde. « Comment ose-t-on les accuser de massacrer leurs propres frères et sœurs qu’ils sont en train de protéger comme la prunelle de leurs yeux ? », s’étonne le porte-parole.
Un rapport de Human Rights Watch (HRW) fortement contesté au Faso
Il y a quelques semaines, un rapport de Human Rights Watch a clairement accusé l’armée burkinabè d’avoir massacré au moins 223 civils, dont 56 enfants, dans les villages de Nondin et de Soro. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont, à la suite de ce rapport, publié une déclaration conjointe à laquelle Ouagadougou a vivement réagi. Ce, en convoquant le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou pour lui remettre une note verbale fustigeant la déclaration des deux pays. La même note avait été transmise au Haut-commissariat du Royaume-Uni au Burkina Faso avec résidence à Accra, au Ghana. Le rapport a été si mal reçu à Ouagadougou que tous les médias internationaux qui l’avaient relayé ont été suspendus pour deux semaines au Burkina Faso.