Burkina Faso : l’état-major général de l’armée dément toute tentative de mutinerie


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Le capitaine Ibrahim Traoré
Le capitaine Ibrahim Traoré, Président du Burkina

Depuis l’incident de tir qui a touché le siège de la télévision nationale, les rumeurs vont bon train sur de supposés mouvements d’humeur au sein de l’armée du Burkina Faso. L’état-major général de l’armée a décidé de mettre un terme à ces rumeurs.

Ces derniers jours, le Burkina Faso fait la Une de la presse en raison d’une succession d’événements. D’abord, il y a eu, le mardi 11 juin, l’attaque de Mansila, une localité située au nord-est du pays, près de la frontière avec le Niger. Cette attaque qui aurait fait au moins 107 morts dans les rangs des soldats burkinabè – selon les assaillants – a été revendiquée, le dimanche 16 juin, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida). Au lendemain de cette attaque meurtrière, c’est le siège de la Radio Télévision du Burkina (RTB), située en face de la Présidence, qui essuie des tirs causant des blessés et des dégâts matériels.

Le silence inquiétant des autorités

Sur ces deux événements, le gouvernement burkinabè n’a pas dit un mot, laissant place à des supputations et aux rumeurs les plus folles. Surtout que dans la foulée, le capitaine Ibrahim Traoré, pourtant habitué aux micros et caméras, est devenu subitement invisible. Il a fallu attendre le vendredi 14 juin pour voir quelques images diffusées par la télévision nationale alors qu’il participait à une cérémonie de don de sang. Puis nouvelle disparition et réapparition rapide, dimanche, lors de la célébration de l’Aïd al-Adha. Pas d’échanges avec la presse. Aussitôt la prière terminée, Ibrahim Traoré, entouré de ses gardes, s’est engouffré dans son véhicule.

Dans ces conditions, ils nombreux sont les Burkinabè qui souhaitent entendre leur Président sur les événements du mercredi et sur ceux du mardi. Sur les réseaux sociaux et même les médias traditionnels, les questions s’alignent sans réponses fixes pour l’instant.

Des « informations infondées et mensongères »

Ce silence lourd et pesant a été finalement rompu, ce mardi, par l’état-major général de l’armée à travers un communiqué rendu public. « Depuis quelques temps, des rumeurs sur les réseaux sociaux font état de mouvements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires. Ces informations infondées et mensongères sont l’œuvre d’individus et de groupuscules mal intentionnés, aux desseins funestes », lit-on dans le texte.

L’état-major s’est voulu très rassurant : « Le chef d’état-major général des armées rassure les vaillantes populations qu’il n’en est rien. Ces allégations visent à semer le doute, à créer la psychose dans l’opinion publique, et à démoraliser les troupes fortement engagées dans le combat de libération de notre peuple. Les forces combattantes restent, pour leur part, focalisées sur les opérations de reconquête du territoire », poursuit le texte. Et le chef d’état-major de remercier « le peuple burkinabè pour son soutien constant ». Avant d’appeler « les citoyens à vaquer à leurs occupations en toute quiétude et à toujours faire confiance aux FDS et aux VDP, qui veillent chaque jour à leur sécurité ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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