Burkina Faso : l’État-Major enquête sur une vidéo de mutilation


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Les forces armées du Burkina Faso
L'armée burkinabé

Au Burkina Faso, une enquête a été lancée après la diffusion d’une vidéo particulièrement choquante. Celle-ci montre la mutilation d’un corps humain par des individus en uniforme militaire.

Cette vidéo de deux minutes, largement relayée sur les réseaux sociaux et les groupes privés de messagerie, montre des actes d’une violence extrême.

Des actes contraires aux valeurs de l’armée Burkinabè

Dans un communiqué diffusé le 10 novembre, l’État-major burkinabè a condamné ces actes qu’il qualifie d’« inqualifiables ». Il souligne leur opposition totale aux valeurs et aux règles morales inculquées aux militaires et au VDP.

Les personnes filmées, identifiées par leurs propositions comme des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), découpent le corps d’un homme tout en exprimant des paroles de victoire. Cette situation a provoqué une forte vague d’indignation dans le pays. Elle a incité l’État-major à réagir en annonçant une enquête pour vérifier l’authenticité et l’origine de la vidéo.

Les forces burkinabè s’efforcent de mener leurs opérations de reconquête territoriale dans le respect des droits humains. Les autorités burkinabè font face à une longue série d’accusations d’exécutions extrajudiciaires. Elles cherchent à montrer leur détermination à réagir face à tout acte non conforme aux règles.

Une réaction émotive, mais discrète des burkinabè

La diffusion de cette vidéo a suscité une vive émotion chez les Burkinabè, bien que peu osent s’exprimer publiquement sur le sujet. Ils craignent d’être accusé de démoralisation ou d’entrave à la lutte contre le terrorisme. Les réseaux sociaux et les groupes WhatsApp demeurent des espaces privés pour les citoyens. C’est là qu’ils expriment leurs inquiétudes face aux méthodes utilisées dans la lutte contre le djihadisme.

Des militants burkinabè en exil ont vivement dénoncé ces actes, qui, selon eux, ternissent davantage l’image de l’armée burkinabè et de ses supplétifs civils. Cette prudence de la population montre un climat de tension autour des opérations militaires et des actions du VDP, renforçant un sentiment d’impuissance.

Une armée sous surveillance accusée de dérives

Les accusations d’exécutions extrajudiciaires à l’encontre de l’armée burkinabè ne sont pas nouvelles. Depuis le début de l’année, plusieurs rapports d’ONG, dont Human Rights Watch, ont documenté des cas d’exactions.

En avril, l’armée avait été accusée de la mort de 223 civils dans le nord du pays, des accusations qui avaient été formellement rejetées par les autorités militaires. Depuis 2015, les violences djihadistes ont causé plus de 26 000 morts. Dans ce contexte, l’armée burkinabè, épaulée par les VDP, a pour mission de sécuriser le pays face à des groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique. Cependant, la persistance de ces accusations jette une ombre sur la gestion de cette lutte.

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