Les militaires persistent et signent. Ils ont tiré dans plusieurs villes du Burkina Faso, dimanche et lundi. Quatre personnes ont été blessées, dont une élève. Leurs vies ne sont pas en danger. Le gouvernement de Blaise Compaoré n’a pas trouvé de solution décisive à la crise qui dure depuis février.
Les militaires ont encore fait parler les armes dans la nuit de dimanche à lundi. Après quelques jours d’accalmie, les mutins sont sortis de leurs casernes dans plusieurs villes du Burkina Faso et ont tiré en l’air. Les habitants de Dédougou (nord-ouest), Dori (nord-est), Kaya (centre nord), Koupèla et Tenkodogo (est) ont eu plus de peur que de mal. A Dori, trois personnes ont été blessées par des balles perdues suite au déclenchement du mouvement d’humeur des hommes en treillis à 22 heures. Leurs jours ne sont pas en danger. A Dédougou, où un groupe de militaires du Régiment Parachutiste Commando (RPC) a manifesté pour la première fois son mécontentement par les armes, une élève de 3ème du lycée Rosa-Molas, du nom de Zerbo Lydie, a reçu une balle perdue dans la cuisse aux premières heures de la matinée de lundi. Elle a été admise en urgence au CHR (Centre hospitalier régional), son pronostic vital n’est pas engagé. A Tenkodogo, il n’y a pas eu d’actes de vandalisme notoire excepté quelques mutins qui ont réquisitionné des véhicules pour parader en tirant en l’air, indique L’observateur Paalga. Le quotidien burkinabè affirme que, d’après quelques « sources concordantes », les gendarmes de Tenkodogo, de Garango et de Bagré ont également tiré en l’air.
Un mécontentement qui perdure
La grogne des militaires a perturbé une partie des activités commerciales. « Tout est fermé, les marchés et les services publics sont fermés », a déclaré lundi un habitant de Dori. Les cours ont été suspendus. Le vent de colère qui affecte les militaires burkinabè n’en fini pas de souffler. Le Burkina Faso est en proie à des mutineries de soldats depuis février. Au départ assimilé à de simples révoltes suite à des affaires de mœurs, les mutineries de militaires à répétition se sont transformées en revendications salariales. Le pouvoir a accordé des avantages financiers au corps de l’armée pour gérer la crise qui secoue le pays. Blaise Comaporé, le chef de l’Etat, a dissout le gouvernement le 15 avril et s’est octroyé le poste de ministre de la Défense. Il a nommé le 8 avril un nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, qui a formé un nouveau gouvernement.
Le mouvement de colère qui touche les militaires s’est rapidement étendu à d’autres corps du pays. Les enseignants étaient encore en début de semaine dernière dans la rue pour protester contre leurs conditions salariales et les classes surchargées.