Burkina Faso : Guillaume Soro reçu en audience par le capitaine Ibrahim Traoré


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Le capitaine Ibrahim Traoré et Guillaume Soro
Le capitaine Ibrahim Traoré et Guillaume Soro

Ce mardi, l’ancien Premier ivoirien en exil, Guillaume Soro, s’est rendu au Burkina Faso où le président de la Transition, Ibrahim Traoré, l’a reçu.

Guillaume Soro a rendu visite, ce mardi, au palais de la Présidence burkinabè, au capitaine Ibrahim Traoré. Sur place, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire n’a pas caché son émotion. « J’ai été, cinq ans durant, loin du continent africain, en exil », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « C’est tellement saisissant de voir que je peux fouler, à nouveau, le sol du Burkina Faso, grâce à un gouvernement militaire, là où, les gouvernements prétendument démocratiquement élus ont refusé de reconnaître le droit du citoyen que je suis, de l’Ouest-africain que je suis ». Guillaume Soro n’a pas manqué de dire du bien du chef de la junte burkinabè dont il a salué le leadership « éclairé », et « sa grande vue des questions sous-régionales ». Il a également admiré la lutte que le Burkina Faso mène contre le terrorisme.

Persona non grata dans les régimes démocratiques, hôte bien accueilli dans les juntes

C’est Guillaume Soro lui-même qui a souligné le contraste. Les seuls pays de la sous-région dans lesquels il peut se rendre sont les juntes militaires.  Le 13 novembre dernier, on l’aperçoit aux côtés du chef de la junte nigérienne, le général Abdourahame Tiani, qui l’a reçu dans son palais. On sait que c’est le samedi 11 novembre 2023 que l’ancien proche de Ouattara a foulé le sol nigérien. Le troisième pays que Guillaume Soro visitera certainement est le Mali du colonel Assimi Goïta. La véritable question qu’on pourrait se poser à l’heure actuelle est de savoir ce que l’ex-chef rebelle cherche en rencontrant les chefs des juntes militaires de la sous-région. Pour l’instant, c’est seulement dans ces pays qu’il peut circuler librement sans craindre d’être appréhendé, à cause des relations tendues entre la Côte d’Ivoire et ses voisins dirigés par des militaires.

Pour rappel, Guillaume Soro traîne deux lourdes condamnations prononcées par la justice de sa Côte d’Ivoire natale : une première condamnation à 20 ans de prison ferme pour « détournements de fonds et blanchiment de capitaux » ; ensuite, une deuxième condamnation à la prison à perpétuité pour tentative de coup d’État.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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