Parmi la myriade d’ associations qui pullulent à Bobo-Dioulasso, pas facile de se faire une place. La deuxième ville du Burkina-Faso constitue une pépinière d’associations plus ou moins actives, plus ou moins assidus à leurs missions. Une légende urbaine locale ironise en persiflant que chaque jour se crée une asso à Bobo et que chaque semaine, sept disparaissent. Mais, cette semaine, l’une d’entre elles, Fah Sitala, se fait particulièrement remarquer en faisant une entrée fracassante dans le milieu associatif local pour le moins engorgé.
Notre envoyé au Burkina Faso
Projecteurs sur la 1ère édition de son festival intitulé Albasitala. Le thème est clair : « les valeurs socioculturelles traditionnelles de l’Afrique au service de la lutte contre le VIH sida ». Les festivités ont été fourbies avec soin par les membres de Fah Sitala avec le soutien financier de l’association espagnole Alba qui prend en charge les 500 000 FCFA de logistique. Pas moins de dix groupes vont jouer chaque soir et un jury choisira le meilleur talent. « Une sorte de star academy africaine », s’amuse un habitant.
Le coup de départ a donc été donné ce samedi après-midi (1er septembre) devant le siège de l’asso, situé à Koumbougou dans le secteur 3 de la ville. « Un jour qui restera dans les annales de Bobo », se réjouit Ousmane Ouedraogo en peaufinant les derniers préparatifs. Peu à peu, les badauds commencent à s’approcher puis se rassemblent autour de la scène où les musiciens font les derniers réglages. Des essaims d’enfants tournoient et dansent tous azimuts, sous une pluie rafraichissante, pressés que le spectacle commence.
Une coopération hispano-burkinabèe
Les artistes ouvrent le bal. Sous le regard attentif et bienveillant du ministre chargé des collectivités territoriales, Soungalo Ouattara, parrain du festival, les danseurs, acrobates s’exécutent aux rythmes des percussions. Puis, les personnalités se succèdent à la barre. Le ministre, la député Adja Naba Diané, la présidente d’Alba, Maria Rambla portent successivement au pinacle « l’exemplarité de la coopération hispano-burkinabèe. Ce qui prouve pour le ministre que « entre les peuples, il n’ya pas de barrières ».
Le soir, les premiers concerts ont été interrompus par la pluie, contraignant les organisateurs à bâcher la scène alors que la foule se disperse avant de disparaître. « La pluie ne nous empêchera pas d’exprimer le message que nous devons transmettre pour freiner puis éradiquer le sida. Nous avons chois les arts pour sensibiliser les gens. Ainsi, tous ont accepté de participer au concours, de composer un titre en rapport avec la lutte contre le sida. Tous ont accepté d’apporter leurs pièces à l’édifice. Tous les membres de l’association ont dépensé beaucoup d’énergies et sommes déterminés à parvenir à nos fins », explique le président de Fah Sitala, Mahamadou Bangré. Cela fait huit mois que les 80 membres de Fah Sitala buchent d’arrache pied pour coordonner le festival.
Le lendemain, c’est reparti. A la tombée de la nuit, les artistes se succèdent sur scène et chauffent et exacerbent la réactivité du public. Pour Omar, habitant du quartier, « ce n’est pas tous les jours que l’on voit le quartier dans cet état là. Cela nous fait du bien de voir les gens s’amuser pour une bonne cause ». Jeunes et vieux bobolais se réunissent donc toute la semaine pour entendre le message et festoyer. Jusque samedi à venir, le quartier est en ébullition et l’agenda des bobolais est booké à partir de 21 heures.