Burkina-Faso : Djibrill Bassolé dénonce l’enlèvement de ses proches


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Djibril Bassole Burkina Faso

Au Burkina Faso, l’ancien ministre Djibrill Bassolé dénonce l’enlèvement de son fils aîné et de son ex-aide de camp. Il dénonce ces actes comme ayant pour seul dessein de le déstabiliser.

Depuis le début de septembre, le Burkina Faso est secoué par une série d’enlèvements visant des proches du général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré. Le fils aîné de l’ex-ministre ainsi que son ancien aide de camp, Omar Zalla, ont été enlevés par des individus non identifiés. Ces actes suscitent de vives inquiétudes et soulèvent des questions sur les motivations de ces attaques. Le général Bassolé, en exil, accuse ses détracteurs d’utiliser sa famille comme levier pour l’atteindre personnellement.

Des enlèvements mystérieux et coordonnés

Le 11 et le 13 septembre 2024, deux enlèvements ont marqué l’actualité burkinabè. Le fils aîné du général Bassolé, Aziz, ainsi qu’Omar Zalla, ancien aide de camp du général, ont été pris par des hommes non identifiés. Aziz a été emmené de chez lui après une fouille minutieuse du domicile, au cours de laquelle des documents, ordinateurs et téléphones ont été saisis. Omar Zalla, quant à lui, a été enlevé lors de funérailles, sous les yeux de ses proches qui ne se doutaient pas du sort qui l’attendait.

En exil en France depuis 2020 pour des raisons médicales, Djibrill Bassolé n’a pas tardé à réagir. Depuis son lieu de refuge, l’ancien chef de la diplomatie burkinabè s’insurge contre ce qu’il considère comme des actes visant à le déstabiliser. Selon lui, ses enfants, qui ne sont pas impliqués dans la politique, sont ciblés uniquement pour l’atteindre. « C’est une attaque contre ma personne », affirme-t-il, ajoutant que ces enlèvements font partie d’une campagne de répression plus large contre les voix dissidentes au Burkina Faso.

Une stratégie politique déguisée ?

Ces événements surviennent alors que le Burkina Faso traverse une période d’instabilité politique avec deux coups d’État récents. Djibrill Bassolé, condamné en 2019 à dix ans de prison pour son implication présumée dans un coup d’État en 2015, a toujours clamé son innocence et fait appel de la décision. Selon ses déclarations, ces enlèvements font partie d’une campagne orchestrée pour le faire taire, notamment après ses prises de position sur la situation sécuritaire du pays et de la région.

Une situation qui alarme l’opinion publique

Ces événements ont rapidement attiré l’attention de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme, qui craignent une escalade de la violence politique. De plus en plus de Burkinabè, victimes d’exactions, sont pris dans cette spirale de répressions. « Nos enfants ne font que rejoindre la liste des centaines de Burkinabè victimes d’exactions », déclare Djibrill Bassolé, évoquant l’enfer que vivent actuellement de nombreuses familles dans le pays.

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