L’armée burkinabè a pris le contrôle du palais présidentiel, ce mercredi midi. Le président de la République, Michel Kafando, et le Premier ministre, Isaac Zida, ont été arrêtés.
L’armée du Burkina Faso est-elle en train de faire un coup d’Etat ? Des soldats ont investi le palais présidentiel, ce mercredi midi, avant de fermer le portail d’entrée. Le président de la République, Michel Kafando, et le Premier ministre, Isaac Zida, auraient été placés en détention.
Les militaires mobilisés au palais présidentiel n’ont pour l’instant pas formulé de revendication par rapport à ce coup de force. « Les preneurs d’otage auraient divisé les membres du Gouvernement en deux groupes et dans des salles distinctes. Des négociations seraient en cours avec la Haute hiérarchie militaire pour un éventuel dénouement », a déclaré un élément du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) sur la chaîne de télévision locale BF1.
Des concertations en cours
Le colonel-major Boureima Kéré, chef d’Etat-major particulier de la Présidence aurait rencontré les mutins pour connaître leurs motivations. Des officiers supérieurs de l’armée auraient organisé une réunion de crise. De sources concordantes, plusieurs responsables du RSP n’étaient pas à Ouagadougou au moment de la prise du palais présidentiel à midi.
Le Balai Citoyen, une organisation de la société civile, a appelé à la mobilisation place de la Révolution. « Mobilisation générale à la place de la révolution pour sauver Kosyam pris en otage par le RSP (Régiment de sécurité présidentiel) et dire non au coup d’Etat en cours ! Tous à la place de la révolution ! », rapporte le mot d’ordre de l’organisation sur les réseaux sociaux.
Les relations entre le RSP et Yacouba Isaac Zida sont tendues depuis son accession à la tête de la transition, avant de devenir Premier ministre. Le colonel Zida avait annoncé, dès sa prise de pouvoir, vouloir supprimer ce corps d’élite de l’armée, impliqué dans la répression mise en place le Président démissionnaire Blaise Compaoré. Le régiment composé de 3 000 hommes s’était violemment opposé à cette décision. Les deux camps s’étaient accusés mutuellement de comploter pour déstabiliser le pouvoir, en juillet dernier. Le RSP avait alors appelé à la formation d’un gouvernement sans personnalité issue des rangs militaires, voulant ainsi exclure Issac Zida de l’exécutif.