La liberté pour le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana ! Telle est la revendication d’un groupe de jeunes qui ont battu le macadam, ce samedi, à Ouagadougou. Les manifestants promettent de passer à la vitesse supérieure en cas de silence des autorités de transition.
Ce samedi 7 mai, une manifestation a été organisée à Ouagadougou par le Collectif amour pour la patrie (CAP) pour réclamer la libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana. Partis de la maison du peuple, les manifestants ont échoué au tribunal militaire de Ouagadougou. Ils n’avaient qu’un leitmotiv : «Libérez le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana ! Il est innocent de tout ce dont on l’accuse».
« D’abord, il est accusé de tentative de coup d’État et à notre grande surprise, on amène d’autres charges et on le maintient toujours à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées, ndlr). Des enquêtes ont été faites sur ces charges et nous demandons que la justice soit faite », martèle Martin Kobendé, un des manifestants. Pour ces derniers, le mouvement d’humeur de ce samedi passe pour un avertissement en direction des autorités burkinabè. Il pourrait s’intensifier si leur appel n’est pas entendu. «Nous pensons que si rien n’est fait d’ici deux semaines, nous allons encore ressortir, et cette fois-ci massivement. Il ne faudrait pas qu’ils disent qu’ils ne sont pas au courant de cela. Qu’ils libèrent notre chef de guerre aussi vite que possible parce qu’on a vraiment besoin de lui pour libérer le pays», soutiennent-ils.
Depuis sa mise aux arrêts, le 10 janvier 2022, pour tentative de coup d’État, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana continue de limer ses dents contre les barreaux. En dépit du vrai coup d’État intervenu deux semaines, jour pour jour, après son incarcération. Beaucoup avaient pensé que l’éviction de Roch Marc Christian Kaboré par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba allait entraîner la libération du Chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando. Mais, rien n’y fit. Le militaire écrivain est maintenu en détention. Pis, le chapelet des accusation portées contre lui s’est allongé avec le temps.
En dehors de la tentative de coup d’État, Emmanuel Zoungrana est également accusé de détournement de biens, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. De quoi justifier son maintien en prison après un aller-retour juridique. En effet, le 2 février dernier, la chambre de contrôle du tribunal militaire de Ouagadougou avait prononcé la décision de la mise en liberté du lieutenant-colonel. Mais, deux jours plus tard, cette décision a été cassée par le tribunal militaire de Ouagadougou qui a ordonné le maintien en détention du militaire.